Les établissements scolaires et universitaires rouvrent leurs portes ce lundi 11 Mai 2020 dans une période de pandémie. L’État a recommandé les chefs d’établissement un certain nombre de mesures pour stopper la chaîne de transmission au niveau des élèves. Frère Bernard SOROKOBI, directeur général de l’établissement Gabriel Tabourin depuis la rentrée 2014-2015, interrogé par une équipe du journal FasoPiC, parle des dispositifs misent en place par son établissement.
FasoPiC : Comment votre établissement a vécu la fermeture des classes dû au COVID-19 ?
Frère Bernard : La fermeture a été un coup dur pour mon établissement. C’est vrai que c’est une nouvelle maladie qu’on ne connait pas et il fallait prendre des dispositions rapides. La décision nous est tombée dessus mais comme on dit souvent, c’est quand on est en vie qu’on mène des activités. En dehors des dommages collatéraux et le choc, l’état a pris la bonne décision car il s’agit là de la préservation des vies humaines. Si après la pandémie on peut retrouver un cadre pour recommencer les activités pédagogiques, ce serait mieux que de rester dans le flou où on ne sait pas qui est malade ou pas. C’était une décision sage et il fallait qu’on s’y conforme comme tout le monde pour faire avancer les choses.
FasoPiC : A quel niveau de votre programme étiez vous quand l’état fermait les classes ?
Frère Bernard : Nous étions presqu’à la fin du deuxième trimestre. On venait juste de clôturer avec les compositions comme l’avait demandé l’état et il nous restait la dernière semaine pour tenir le conseil de fin de trimestre. La décision est venue tout bloquer. Mais si on nous dit de reprendre, nous auront seulement à valider le deuxième trimestre et voir comment terminer l’année sous les directives de l’Etat.
FasoPiC : Maintenant que le gouvernement annonce la réouverture des classes êtes vous prêt à accueillir vos élèves ?
Frère Bernard : ça sera un peu trop dit si nous affirmons que nous sommes prêts pour accueillir nos élèves. Mais comme consignes données par le ministère de tutelle, nous avons commencé déjà à sensibiliser nos personnels enseignants et administratifs. L’Etat avait promis de nous doter des masques et nous sommes toujours dans l’attente de ces masques tout en gardant une oreille attentive sur la reprise. A notre niveau aussi, des actions ont été entreprises. En effet, nous avons désinfecté nos toilettes car, on avait prévu la reprise le 28 avril donc il y a eu une anticipation et actuellement nous sommes au niveau des salles de classe. Et avec le soutien de nos partenaires nous avons acquis des dispositifs de lave-mains et du savon liquide. Comme vous l’avez remarqué c’est une partie de ce don que nous avons mis au niveau de l’administration pour nos visiteurs.
FasoPiC : Avez-vous assez de dispositif de lave-mains pour tout l’établissement ?
Frère Bernard : Oui, au regard du nombre que nous avons reçu, il y aura devant chaque classe un dispositif de lave-mains. Au-delà de ça, nous avons multiplié le nombre de robinet pour permettre aux enfants de ne pas perdre le temps dans le lavage des mains. Si 40 élèves doivent se laver les mains et que chacun doit durer au moins une minute, vous voyez le temps que ça va prendre. C’est pourquoi nous avons décidé de multiplier ces bornes fontaines un peu partout dans la cour.
FasoPiC : Pensez-vous que ce n’était pas le moment de rouvrir les établissements scolaires et universitaires ?
Frère Bernard : A ce niveau, je ne saurais dire quoi que ce soit car, c’est eux qui suivent l’évolution des choses et si l’état a pris la décision c’est que le gouvernement a pesé le pour et le contre mais, à quelque part on est un peu inquiet au regard de l’évolution de nombre des cas ces derniers jours. Aussi, certains parents sont retissants, d’autres même nous avait dit depuis le 28 mars que si les cours devraient reprendre dans ces conditions, il serait difficile que leurs enfants soient présents. Donc la communication doit être renforcée à ce niveau.
FasoPiC : Avez-vous un message à l’endroit des élèves et de leurs parents ?
Frère Bernard : Le message qu’il faut donner c’est celui que l’Etat véhicule déjà. C’est le respect des mesures barrières c’est-à-dire, le port des masques, le lavage des mains. Il faut que chacun prenne conscience que la maladie est belle et bien là et qu’on soit vraiment regardant sur les mesures barrières. Je crois que si chaque burkinabè à son niveau prend conscience et se donne cette leitmotiv pour rentrer dans la danse ça pourrait sauver beaucoup de vie. Il a été dit aussi que les parents doivent s’impliquer vraiment parce que, leurs responsabilités sont fortement engagées. C’est à eux de donner les conseils qui siéent aux enfants, la conduite à tenir. Il y a des rumeurs comme quoi c’est la maladie des personnes nanties mais si nous restons sur cette ligne, nous risquons d’avoir plus de victimes. Pour éviter cela, il faut que les parents s’impliquent réellement. Car il y va de leur vie et celle de leurs enfants aussi.
Propos recueillis par Aubin OUÉDRAOGO