L’apparition de la maladie à Coronavirus a mis à nu les défaillances du système sanitaire mondial en général et celui des pays africains en particulier au regard des énormes difficultés rencontrées dans la prise en charge des personnes atteintes de cette maladie. C’est ainsi qu’au Burkina Faso, le ministère du commerce a organisé le jeudi 12 novembre 2020 à Ouagadougou, à travers le Centre national de la propriété industrielle (CNPI), un atelier d’information et de sensibilisation réunissant les tradipraticiens, afin de valoriser le savoir-faire traditionnel.
Le Burkina Faso dispose d’un énorme potentiel en matière d’inventions et d’innovations issues de la médecine et de la pharmacopée traditionnelles. Aussi, certains médicaments traditionnels toutes catégories confondues (feuilles, racines, écorces, sirops, tisanes, et comprimés), ont fait l’objet d’homologation par le ministère de la santé. Ainsi, conscient qu’aucune option n’est à écarter en cette période de déficit sanitaire, le ministère du commerce de l’industrie et de l’artisanat burkinabè a fait appel aux tradipraticiens, pour mener la réflexion sur la valorisation du savoir-faire traditionnel. A cet effet, « il y a toujours des solutions endogènes et modernes », selon Komkigoaba Nalkessé, représentant du Secrétaire général du ministère du commerce, par ailleurs chargé de mission de cette administration.
« La Covid-19 est venue nous rappeler non seulement notre fragilité mais nous invite à un retour à la source pour interroger nos savoirs et connaissances endogènes, pour comprendre le phénomène et y trouver des solutions », a indiqué le chargé de mission. A écouter Mahamadi Tassembedo, directeur général du centre national de la propriété industrielle, les médicaments modernes proviennent en partie des savoirs traditionnels. C’est pourquoi, il trouve judicieux pour le ministère du commerce de faire en sorte que ces tradipraticiens puissent connaître les mécanismes, afin de mieux s’approprier leur savoir et empêcher quiconque de pouvoir les exploiter indûment.
Quant au président de la fédération nationale sans frontières du Burkina Moussa Zoungrana, cette initiative du ministère est à saluer, et sans vouloir faire trop de commentaire, il dit préférer revenir sur cette question ultérieurement.
Au cours de cet atelier d’information et de sensibilisation sur les mécanismes de la protection des produits de la médecine traditionnelle et de la pharmacopée, les participants échangeront autour d’une table ronde, pour élaborer des solutions idoines, en vue de mieux contrer la propagation de la Covid-19.
Nicolas BAZIÉ