72h, soient 3 jours après l’intronisation de Mindiediba Thiombiano désormais appelé « Umtamba », c’est au tour de Mohamed Tiguié dit « Hampaali » de se faire introniser comme 32ème Numbado du royaume gourmantché. Une mésentente qui fait couler beaucoup d’encre et de salive dans la société, au point où l’on se demande à quoi faut-il s’attendre, surtout qu’il n’y a pas deux capitaines dans un seul bateau ?
Les 15 et 18 mai 2020 ont connu respectivement les sorties officielles des cases fétiches des deux prétendants successeurs du Kulpiendili à Nungu. Tous deux se font appeler le 32ème roi, or le trône et le bonnet du chef sont à une seule personne. Ce qui pourrait arriver à l’issue de cette chorégraphie de ‘’tango tango » donne déjà des frissons, et il faut agir le plus vite possible, afin d’éviter d’éventuels rififis.
Qui portera le bonnet du chef ? Cette grosse interrogation est laissée en friche parce que, personne ne peut en ce moment confirmer, ni infirmer quelque chose. Pourtant les fétiches devraient selon un internaute, désigner le roi légitime. Ce qui fait qu’à l’heure actuelle, cette histoire de chefferie dans la zone en question est très complexe et mérite beaucoup de méditation et d’attention. De toutes les façons, ‘’le sable » finira par faire son choix.
Les guerres, les trahisons et les querelles de succession ont toujours entraîné une dislocation des royaumes et empires africains. Mais pour le cas de Fada, le roi Umtamba à travers son porte a fait savoir lors de son premier discours adressé à ses sujets, ce 18 mai 2020 que, « tout serait fait pour que les liens de famille soient sauvegardés ». Et d’ajouter que « nous sommes une famille et les liens de famille sont forts ».
Alors que le Gulmu vit au rythme des attaques terroristes macabres et sempiternelles, les fils et les filles de la localité eux, ont du mal à introniser un seul roi pour tous. Toute chose qui est vraiment inquiétant d’autant plus que la situation sécuritaire est à désirer. D’aucuns disent que la dévolution du pouvoir dans les royaumes au Burkina obéit à des règles dont les gardiens de la tradition en sont les garants. Alors, si quelque chose n’a pas marché quelque part, c’est que des gens n’ont pas joué pleinement leurs rôles.
Un trône, un bonnet, une hache royale pour deux rois. Faut-il vraiment parler de main politique invisible derrière cette affaire ?
Nicolas BAZIÉ