La CENI a livré son résultat provisoire le jeudi 26 novembre 2020 à Ouagadougou, quatre jours après le scrutin présidentiel. Un résultat provisoire qui donne à nouveau les commandes du pays à Roch Marc Christian KABORE, candidat du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP), pour cinq ans. Nous sommes allés à la rencontre de quelques burkinabè recueillir leurs attentes vis-à-vis du président les cinq années à venir.
Barthélémy Sorgho, enseignant en Histoire-géographie
La réélection du président Kabore ne m’a guère surpris. Toutefois, j’étais plus que jamais convaincu que nous vivrons un second tour qui de mon humble avis constituerait une invite à mieux faire de la part de nos autorités actuelles. Le passage au premier tour du Président Kabore et surtout le pourcentage qu’il a obtenu ressemble fortement à une consécration ! C’est comme s’il avait si bien géré son mandat que ceux qui l’avaient élu en 2015 lui ont renouvelé leur confiance et mieux ceux qui étaient plus méfiants ont fini par être convaincus au point qu’ils lui ont eux aussi accordés leur confiance.
Cependant, de mon point de vue, je pense que le mandat du Président n’a pas été un échec encore moins un succès. En témoigne l’érection de nombreuses salles de classe pour le compte du système éducatif, le bitumage des routes, la diminution exceptionnelle des postes pourvus annuellement pour l’admission à la fonction publique, la détérioration de la sécurité, la fronde sociale pour ne citer que cela. Si des avis tendent à le dédouaner de certains maux qui minent le Burkina d’aujourd’hui, nous réagissons en leur renvoyant lire de façon critique et attentionnée la feuille de route qu’il avait déroulé en 2015. Il y est clairement inscrit que nous devrions nous attendre à des conditions de vie et de travail bien meilleures et non pas le contraire.
Loin de nous installer dans la fatalité, nous sommes et restions convaincus qu’il n’est jamais tard pour mieux faire. De ce fait, nous attendions à ce qu’il se penche sérieusement sur la question de l’éducation. Qu’il y ait une réelle réforme de l’éducation de sorte à ce que les sortants soient immédiatement employables et aient des profils qui répondent à la demande du marché de l’emploi. Qu’il travaille à ce que des pays étrangers ne viennent plus nous dépouiller de nos ressources minières. Qu’il prenne la question sécuritaire à bras-le-corps. Que l’industrie burkinabè que nous savons tous être à un stade embryonnaire soit enfin développée. Nous ne nous inscrivons pas ici dans une logique d’exhaustivité, car le devoir nous appelle. Et comme le développement du Burkina Faso est l’affaire de tous, je m’en vais apporter du sien en sacrifiant à mon devoir d’enseignant.
Nikiéma Issouf, étudiant en médecine à l’Université Joseph Ki-zerbo
Premièrement, je tiens à féliciter le président pour sa réélection. Et à l’opposition nous leur disons merci pour leur patriotisme en acceptant les résultats provisoires proclamés par la CENI. Nous attendons du président Roch Kaboré pour les cinq dernières années à venir sur plusieurs chantiers dont les plus pressants à mon avis sont :
- Résoudre la question d’insécurité
- Résoudre la question d’emplois en formant des jeunes dans les domaines professionnels enfin qu’ils puissent entreprendre eux-mêmes ;
- Améliorer l’éducation en se basant plus sur les domaines techniques et professionnels ;
- Améliorer la qualité des soins en dotant les hôpitaux de matériels de qualité
- Et sur les chantiers de l’agriculture et de l’élevage, former les paysans et les fournir des intrants de qualité à moindre coût.
Jean Noël Yaméogo, psychologue
Déjà, je félicite Roch Marc Christian KABORE, pour sa réélection. Personnellement, j’attends beaucoup du président pour les cinq ans à venir surtout au niveau de la sécurité. Nous voulons que la paix revienne sur le territoire et aussi la réconciliation nationale. En plus une implication forte de la jeunesse dans son programme. Surtout à travers l’entrepreneuriat et des activités génératrices pour les femmes. En effet, l’implication de la jeunesse, c’est sur plusieurs plans. Et pour cela, il faut des assis généraux avec les jeunes pour avoir leurs besoins. Inculpé les valeurs ancestrales qui étaient autrefois valoriser valorisées pour qu’on ait ce vivre-ensemble qu’on est en train de perdre. Une chose qui permettra de réduire l’impunité en cours et la corruption dans le pays.
TENKODOGO Martin, étudiant et membre d’organisations de la société civile
Pour nous, c’est déjà féliciter le président pour sa réélection. Il a été réélu sur la base d’un programme, qui a certainement retenu l’attention des burkinabè, nous attendons une bonne exécution de ce programme afin que le peuple s’y retrouve réellement. La priorité pour une nation, c’est la stabilité et pour cela, nous attendons de fortes actions dans le domaine sécuritaire. Au-delà , le secteur agricole et la reforme de l’éducation dont aussi des axes sur lesquels le peuple espère.
Propos recueillis par Aubin OUÉDRAOGO
