Pressé par des concitoyens impatients et attachés à la politique, le Président réélu, se hâte lentement. Fidèle à son style de gouvernance dont la lenteur est critiquée, Roch KABORE ne semble pas pressé de dévoiler la liste du nouveau gouvernement. Roch KABORE, par un « coup KO », est le grand vainqueur de l’élection présidentielle. Une légalité et une légitimité qui lui donnent l’onction, et l’autorité pour diriger. Le blocage ne peut se trouver dans la difficulté de discipliner les troupes du parti au pouvoir encore moins de ses alliés.
Le gouvernement DABIRE a été dissout depuis le 30 décembre dernier. Tous les regards sont tournés vers Kossyam. Les grincements de dents commencent à se faire entendre. Qu’est-ce qui coince ? Les grins bruissent de spéculations et d’élucubrations ! Parmi les prétendants à la primature, » L ’homme de Dissin » se dégage comme le favori à moins qu’un oiseau rare ne sorte du chapeau. Christophe DABIRE, Economiste, ancien commissaire de l’UEMOA a déjà géré des ministères sociaux stratégiques (Santé, Enseignements secondaire et Supérieur), une expérience qu’il a su mettre à profit pour désamorcer la fronde sociale depuis son arrivée comme Premier ministre, le 21 janvier 2019.
Le 28 décembre dernier, Roch KABORE prêtait solennellement serment, au cours d’une cérémonie de belle facture. Dans son discours d’investiture et dans son message de vœux du nouvel an, le Président du Faso a insisté sur la Réconciliation. Le Chef du gouvernement qui sera choisi, sera le Premier ministre de la réconciliation nationale. Christophe DABIRE est le mieux placé du gouvernement sortant pour œuvrer à ce que pouvoir et opposition communiquent davantage. Le ‘’doyen’’ est d’une personnalité constructive, d’un tempérament apaisant et le challenge de la réconciliation rime avec sagesse. L’Opposition politique, essoufflée, trouvera une oreille attentive en vue de sa participation au prochain ‘’gouvernement d’union’’. Le Chef de l’Etat dans ses discours semble disposé à cette option.
Nul ne peut manquer de remarquer qu’actuellement, le pays vit dans l’urgence. Il vaut mieux ne pas rater le casting des Hommes-Clés, capables d’anticiper les crises sur le dernier mandat, celui du sursaut patriotique, de la cohésion sociale et de la réconciliation. Il reste au Président du FASO à nous proposer un nouveau gouvernement à la date qui lui plaira puis-qu’aucun délai constitutionnel ne le presse.
Ag Mohammed Ibrahim