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Dans un message adressé au secrétaire général de l’ONU, le roi du Maroc a plaidé, avec des mots très durs, pour qu’Alger prenne part aux négociations sur ce conflit historique. Un signe que la tension est forte, à quelques jours de la prochaine session du Conseil de sécurité, le 25 avril.
Jamais le roi du Maroc n’a été aussi frontal dans ses accusations à l’encontre de l’Algérie. « L’Algérie a une responsabilité flagrante. L’Algérie finance, l’Algérie abrite, l’Algérie arme, l’Algérie soutient diplomatiquement le Polisario », a-t-il écrit au secrétaire général de l’ONU, António Guterres, dans un message qui lui a été remis mercredi 4 avril par le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, actuellement en visite à New York.
« Casus belli »
Derrière sa colère, des « incursions » d’éléments du Polisario dans les zones administrées par l’ONU récemment dénoncées par les Marocains mais tout de suite démenties par l’ONU. Rabat persiste pourtant à dire que des éléments du Polisario ont bel et bien pénétré à Tifariti et à Bir Lahlou, à l’est du mur de défense marocain, et dénonce « une grave violation de l’accord du cessez-le feu de 1991 ».
Pour preuve, le ministre marocain a exposé devant le secrétaire général de l’ONU des images aériennes – prises par un satellite militaire marocain – montrant des travaux entrepris par le Polisario dans les zones précitées afin « d’ y transférer leur ministère de la Défense et le siège de la présidence de leur République ».
« Des images du 8 août montrent qu’il y avait des fondations dans cette zone. Une autre image du 26 mars montre que les constructions sont complétées et des casernes militaires sont déjà là », a déclaré Nasser Bourita selon l’agence officielle MAP. Pour les Marocains, le Polisario cherche à changer le statut juridique de cette zone régie par le droit international afin de s’y établir « par la force ». « Si rien n’est fait, le Maroc considérera cet acte comme un casus belli et en tirera toutes les conséquences », ont-ils menacé.
La RASD dénonce « des provocations »
Pour le moment, les autorités de la RASD communiquent au minimum sur cette levée de boucliers chérifienne se contentant de « réfuter catégoriquement les allégations totalement dénuées de fondements portées par le représentant du Maroc auprès des Nations unies ».
« Le Maroc est déjà en train de chercher des prétextes pour se désengager du processus de paix onusien », estime le Polisario, dans une déclaration relayée par Sahara Press Service, l’organe de presse de la RASD, dans laquelle le mouvement dénonce également la « rhétorique agressive du Maroc ».
Ce n’est pas la première fois que le Polisario organise des activités officielles dans ces zones tampons gérées par l’ONU. Que ce soit à Tifariti ou à Bir Lahlou – que le mouvement considère comme des « zones libérées » – il a notamment l’habitude d’y célébrer des défilés militaires. Son ancien chef, Mohamed Ould Abdelaziz, est même enterré à Bir Lahlou, localité où a été proclamée la République arabe sahraouie démocratique (RASD), il y a 42 ans.