En Inde, la Saint-Valentin est de plus en plus célébrée chaque année. Mais la fête des amoureux fait également face à l’opposition de nombreux groupuscules d’extrême droite, gardiens auto-proclamés des valeurs indiennes traditionnelles, qui n’ont pas hésité ces dix dernières années à avoir recours à la violence à l’encontre des couples non-mariés le 14 février, mais aussi tout au long de l’année. Face à cette « police de la morale », l’ONG Right to Love basée dans la ville de Pune dans l’ouest du pays, se bat pour protéger les amoureux.
Chaque 14 février c’est la même rengaine en Inde. Plusieurs organisations hindouistes pour certaines totalement obscures – montent au créneau, menaçant de s’en prendre aux jeunes couples. Une des plus importantes, le Bajrang Dal, réputé pour ses actions violentes, a déconseillé les restaurants et les bars de la ville d’organiser des évènements « spécial Saint-Valentin ».
Ces derniers jours, l’université de Lucknow, la capitale régionale de l’Uttar Pradesh, a même annoncé qu’elle fermerait ses portes ce mercredi. Dans une directive pour le moins étrange, elle évoque « l’influence de la culture occidentale sur les jeunes Indiens qui célèbrent la Saint-Valentin » et a interdit à ses étudiants de se rendre sur le campus.
Résistance
Mais depuis plusieurs années, la résistance s’organise. Abhijeet Kamble a fondé l’ONG Right to Love ou « droit à l’amour » en 2015, révolté par le passage à tabac d’un couple la même année dans sa région du Maharashtra. Il a récemment fait une demande inédite : la création d’un parc réservé aux couples.
« Il y a des gens en Inde qui s’indignent même lorsqu’un frère et une soeur ou un couple marié marchent ensemble dans la rue ! s’indigne-t-il. Mais l’amour n’est pas un crime. Nous voulons un parc ou les garçons et filles qui sont amoureux peuvent passer du temps ensemble en paix et apprendre à se connaître. »
Depuis trois ans, Right to Love a conseillé plus de 50 couples, les aidant à s’installer ensemble alors que leurs familles respectives s’y opposaient. Selon Abhijeet Kamble, la plupart de ces couples sont intercastes ou interreligieux, ce qui reste un énorme tabou en Inde et donne régulièrement lieu à des crimes d’honneur.
http://www.rfi.fr/asie-pacifique/20180214-inde-saint-valentin-jeunes-couples-face-traditionnalistes-right-love
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