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Santé: Bilada pour le traitement de l’eau à domicile

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Accompagné par l’association la Fabrique (incubateur d’entreprise sociale) depuis avril 2017 Bilada signifie en langue Mooré enfant joyeux. C’est un produit de solution chlorique qui veut mettre fin aux eaux souillées afin de lutter contre les maladies hydriques. FASOPIC (FP) est alors allé à la rencontre du concepteur de ce produit, Hamed Arthur YO(AY) pour en savoir plus sur ce « destructeur » de bactérie et de virus.

 

FASOPIC: Présentez-nous Bilada?

Ahmed YO: Bilada est un projet d’accès à l’eau potable pour les burkinabè à la base de la pyramide à travers la vente des solutions chloriques.

FP: Quelles sont les raisons qui ont motivés la fabrication de ce produit?

AY: L’accès à l’eau potable demeure un problème malgré le succès que nous avons enregistré avec les objectifs du millénaire pour le développement horizon 2015. Si aujourd’hui il y a 80 pourcent de la population qui a accès à un point d’eau amélioré, néanmoins tous ces points d’eaux ne délivrent pas d’eau potable et même si ils en délivrent, elle est souillée pendant la phase de transport et de stockage dans plus de 80 pourcent des cas. C’est pour cela qu’il faut permettre au burkinabè de traiter l’eau au point d’utilisation, et nous à travers notre projet nous voulons permettre aux Burkinabè de le faire.

FP: Parlant de bourse, Bilada est-il accessible à tous?

AY: Le premier objectif de Bilada est d’être accessible à tous ceux qui ont un revenu peu élevé. Et notre objectif est de mettre à un prix social afin que ceux qui n’ont pas assez de moyen puissent s’en procurer facilement. Nous n’avons pas encore arrêté le prix mais je peux vous l’assurer que nous comptons ne pas dépasser 3 pour cent du budget familial moyen en milieu rural, qui est compris entre 450 et 750 francs CFA.

FP: A partir de quels types d’éléments êtes vous parvenu à la fabrication du produit?

AY: Le mélange d’eau et de sel passe en électrolyseur, ce qui nous est fourni par notre partenaire suisse ANTENNA FONDATION. Cela donne par la suite une solution d’ hypo chlorure de sodium. Ensuite, lorsque nous procédons à la stabilisation de cette solution, cela permet donc à ces populations de traiter leurs eaux pendant un mois en éliminant convenablement les bactéries et les virus qui sont dans ces eaux.

FP: Quels avantages le consommateur peut il en tirer en utilisant Bilada?

AY: Comme avantages, nous pouvons dire que bilada est produit fabriqué localement (à partir d’eau, de sel de cuisine et le tout traité dans de l’électrolyseur). Aussi, Un flacon de ce produit permet de protéger jusqu’à 2000 l d’eau pendant un mois.

FP: Sur le marché, quelle stratégie comptez vous mettre en place pour faciliter la distribution du produit?

AY: Bilada sera accessible dans les points de vente habituels tels que les marchés et les boutiques. Pour cela nous comptons sur les grossistes car en tant qu’ une entreprise naissante nous avons besoins d’eux pour le transport dans les campagnes. Également nous comptons sur les partenaires comme certaines ONG qui font la promotion du traitement de l’eau à domicile pour nous permettre de faire connaitre le produit et inciter les populations à la demande.

FP: Quel politique allez-vous adopter pour la promotion de Bilada ?

AY: Nous commencerons notre phase pilote dans la région du centre nord mais nous espérons que dans les cinq ans à venir, nous puissions rendre Bilada accessible sur tout le territoire national afin que les populations qui en ont le plus besoin puisse en avoir. La raison du choix de la région de centre nord, c’est parce qu’elle est la deuxième région la plus touchée par la malnutrition infantile au Burkina Faso après celle de l’est. Aussi, elle est plus proche de Ouagadougou et les voies d’accès sont bonne contrairement à celles de la région de l’est. En effet malnutrition et diarrhée les deux allant de pair, il y a donc nécessité de traiter l’eau.

FP: En quoi Bilada s’inscrit-il dans le domaine de l’entreprenariat social ?

AY: L’entreprenariat social s’entend par répondre à un besoin social. Ici le problème social est que, il y a que de plus en plus, des burkinabè qui sont victimes de maladie diarrhéique dont les enfants sont les plus touchés. Donc ce problème social c’est les maladies diarrhéiques notamment entre autres, les dysenteries, etc. Il est alors important de travailler à les réduire le plus possible. Et pour le côté entrepreneurial, cela s’explique par le faite que nous allons utiliser toutes les techniques de marketing social afin de rendre le produit accessible aux paysans mais aussi pour construire une entreprise qui serra viable et pérenne dans le temps.

 

FP: Avez-vous rencontré des difficultés lors de la création de ce produit?

AY: Les difficultés sont à venir selon moi, car ce qui est passé ce n’était pas le plus difficile, car il était question de tester la stabilité du produit et de faire des études de marché. Maintenant le plus dure pour nous c’est de faire entrer le produit dans les habitudes des burkinabè. En effet, il n’est pas évident que le burkinabè traite son eau avant consommation. Et pour l’amener à adopter cette pratique afin d’éviter certaines maladies relève d’un grand défis.

FP: Comme tout produit il existe des conditions pour une bonne utilisation, quels conseils avez-vous pour les utilisateurs de Bilada ?

AY: Avant toute utilisation de Bilada il faut d’abord se laver soigneusement les mains au savon comme indiqué sur le flacon (50cl). Ensuite mesurer 5 millilitres avec la capsule qui se trouve après le couvercle du flacon, et renverser le produit dans un bidon de 20 litres. Enfin, secouer le bidon afin de bien mélanger le tout, et attendre pendant 30 minutes. Après cela, vous obtenez de l’eau potable pour une durée de 48h à 72h qu’il faut toujours garder à l’ombre. Cela permet donc d’éliminer 99,99 pourcent des bactéries et des virus habituellement responsables des maladies hydriques.

Anais KERE (stagiaire)

Mireille Bailly

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