Le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) et le Centre d’Etudes et de Recherche Appliquée en Finances Publiques (CERA-FP) ont organisé une formation au profit des organisations de la société civile (OSC) le jeudi 4 mars 2021 à Ouagadougou. Cette formation qui a porté sur le financement de la santé, la Couverture santé universelle (CSU) et le plaidoyer Budgétaire avait pour objectif d’accroître l’engagement des OSC pour le plaidoyer en faveur du financement de la santé, en contribuant par la réflexion, le partage d’expérience afin d’harmoniser la compréhension des différents concepts liés au financement de la santé et la CSU.
Une dizaine de personne issue de 15 structures différentes dont le RAMS/BF, l’ABBEF, ASD paalga, AJSPO, ASMADE, PROMACO, toutes des organisations de la société civile ont pris part à la formation sur le financement de la santé, la Couverture santé universelle (CSU) et le plaidoyer Budgétaire. Cette formation entre dans le cadre du programme de formation et d’appui continu des OSC du Burkina Faso sur le financement de la santé et la couverture santé universelle (CSU) financé par Impact Santé Afrique (ISA) et mise en oeuvre par le CGD et le CERA-FP. L’objectif est de contribuer à renforcer les capacités des acteurs de la société civile intervenant déjà dans le domaine de la santé afin de conduire le plaidoyer pour le financement de la santé au niveau pays.
La formation va s’étendre sur 5 mois avec une formation chaque mois sur différentes thématiques. La première qui s’est tenue a porté essentiellement sur la maitrise des principaux concepts du financement de la santé tels que la CSU, le droit à la santé, l’importance du financement de la santé la mise en œuvre de la politique de gratuité des soins et de l’assurance maladie.
Les barrières financières, principales facteurs d’inaccessibilité des centres de santé
S’agissant de la Couverture Santé Universelle, Eugénie Sou/Ouaré, formatrice a laissé entendre qu’elle a pour objectif de veiller à ce que tous les individus aient accès aux services dont ils ont besoin qu’ils soient préventifs, curatifs ou palliatifs, de réadaptation et de promotion de la santé. En plus de cela, elle a pour autre objectif de veiller à ce que ces services soient de qualité suffisante pour être efficaces sans que leurs coûts n’entrainent des difficultés financières pour les usagers. La CSU est importante dans la mesure où elle permet l’équilibre, la solidarité la protection financière. Aussi renchérit la formatrice, l’extension de la couverture du risque financier et la disponibilité de service de santé efficace améliorent la santé, la productivité de la population et contribuent donc au développement économique et social.
Cependant, concernant l’état des lieux de la CSU au Burkina Faso, Hamidou Ouédraogo un autre formateur a déploré le fait que le financement de la santé soit fait directement par les ménages. Il a indiqué qu’en 2018 le taux de prise en charge par les ménages était de 35,5%. Toute chose qui emmène à dire que les barrières financières ne facilitent pas l’accès des populations aux services de santé. Outre les barrières financières, il y a celles géographiques car le rayon moyen de 5km n’est pas souvent respecté et il faut parcourir plusieurs kilomètres pour se soigner. A cela s’ajoute également les barrières infrastructurelles car les infrastructures existantes ne sont pas adaptées aux personnes vivants avec un handicap.
Quelques pistes de solutions pour une CSU plus opérationnelle
Les barrières étant identifiées, les Organisations de la Société Civile ont formulé des solutions qui permettraient à l’État d’opérationnaliser la CSU. Parmi ces solutions on note, l’augmentation du budget de la santé ; l’achat, la gestion et la disponibilité des produits ainsi que le renforcement du plateau technique ; l’augmentation du nombre d’infrastructures Sanitaire ; l’investissement dans les ressources humaines médicales et paramédicale. Quant aux OSC, elles s’engagent à plaider pour l’augmentation du budget alloué à la santé auprès des partenaires techniques et financier. Ensuite, elles s’engagent à renforcer la veille citoyenne sur les actions du gouvernement en matière de santé afin que le gouvernement rend toujours compte de ce qui est fait aux populations. Enfin sensibiliser davantage la population à adhérer les mutuelles de santé.
Il convient de rappeler qu’au Burkina Faso le budget alloué à la santé est de 11,93%, un taux relativement faible car l’OMS recommande un taux de 15% pour le domaine de la santé avec pour but l’amélioration de la santé, la protection contre les risques sociaux et financiers et l’utilisation efficiente des ressources.
Mireille Bailly