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Dans sa vie une femme sur trois a de très forte chance d’avoir un fibrome. De façon générale, son traitement passe par une chirurgie. Mais avec l’évolution de la médecine, ce n’est pas toujours le cas. Désormais, on peut traiter le fibrome sans passer par la chirurgie.
D’une manière générale, la majeure partie des fibromes sans symptômes ne nécessite pas de traitement. Seuls les plus gênants sont pris en charge. Chez les patientes qui n’ont pas de projet de grossesse, le traitement de première intention est fait à base d’hormones comme les progestatifs, stérilet…pour réduire les saignements, de traitement médicamenteux, d’anti inflammatoire contre la douleur.
En Afrique, les médecins proposent le plus souvent une chirurgie en cas d’échec : soit en myomectomie, un interventionnisme conservateur qui permet de retirer les fibromes en épargnants l’utérus réservé aux grossesses. Soit une hystérectomie à savoir l’ablation totale de l’utérus pratiquée chez les femmes qui ne veulent plus procréer. Au Burkina, sa fréquence est de 39% sinon au-delà, chez les femmes en âge de procréer. Elle constitue environ 2% des hospitalisations au Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo.
Une révolution médicale
Depuis quelques années, dans certains cas de fibrome, il est possible de se passer d’opération en cas de fibrome. Trois modes de traitement s’offrent aux patientes.
D’abord, à partir de l’Esmya® (acétate d’ulipristal), ré-autorisé en juillet 2018 pour les patientes sans troubles hépatiques. Esmya® est prescrit après un bilan hépatique -qui doit être négatif -et se prend 1 fois par jour pendant 3 mois maximum. Il peut être pris 3 mois en « préopératoire », pour diminuer le volume du fibrome et ainsi faciliter l’acte chirurgical ; ou à long terme, avec une pause de 2 mois entre chaque cycle de 3 mois, pour éviter la chirurgie.
Des microbilles pour asphyxier le fibrome
C’est la technique d’embolisation du fibrome utérin (EFU). Si elle est désormais accessible dans une centaine de centres publics et privés français (CHU de Montpellier, Tours, Lyon, Clermont-Ferrand, Rennes…), « cette méthode reste peu utilisée en France, notamment parce que les gynécologues oublient souvent de la proposeront en alternative à la chirurgie », regrette le Pr Jean-Luc Brun, au CHU de Bordeaux.
Des ultrasons pour brûler le fibrome
À ce jour, cette technique dite des ultrasons focalisés (HIFU) n’est disponible que dans un seul centre en France, le CHU de Bordeaux. « Nous espérons qu’elle sera plus accessible dans les prochaines années, sachant qu’elle est déjà largement proposée dans plusieurs pays asiatiques (Corée, Chine). Le fibrome est « brûlé » grâce à des ultrasons appliqués à travers la peau et guidés par IRM. La patiente est allongée à plat ventre dans un appareil d’IRM doté d’une sonde à ultrasons. L’intervention dure entre 1 et 5 heures, selon la taille et le nombre de fibromes utérins traités. « Notre procédé est complètement non invasif, n’implique aucune anesthésie, est peu douloureux après l’intervention et ne nécessite pas d’hospitalisation », souligne le Pr Jean-Luc Brun.
Wendemi Annick KABORE