Maladie saisonnière, la bronchiolite touche les enfants de moins de 24 mois et se manifeste le plus souvent par des gênes respiratoires. Quels sont les facteurs favorisant de cette maladie virale. Dr Adolphe Namoano, pédiatre à l’hôpital Paul VI donne plus de précisions.
Il est 10h ce jeudi 28 janvier 2021 lorsque nous arrivions à l’hôpital Paul VI à l’arrondissement 3 de la ville de Ouagadougou. Au service de la pédiatrie, devant le bureau de consultation du Dr Adolphe Namoano, Pédiatre, les patientes la plupart mères de nourrissons, numéro d’ordre en main, attendent impatiemment leurs tours. Mais qu’est-ce qui les emmènent chez le docteur Namoano ? Madame Ouédraogo, mère de la petite Alissa est venue voir un médecin pédiatre pour aider sa petite fille à mieux respirer. Selon elle, sa fillette dort mal et cela l’inquiète. « Elle ne fait plus bien ses nuits et quand elle respire, on a l’impression d’entendre des sifflements » a-t-elle expliqué. A côté de madame Ouédraogo, se trouve une autre dame qui est là pour la même cause. Toute désemparée, elle ne sait pas comment aider son nourrisson à se moucher car il est encombré. « L’état de santé de mon bébé de 2 mois me fais peur et vu que c’est mon premier enfant, je manque d’expérience pour m’occuper de lui. C’est ce qui m’emmène en consultation » a-t-elle relaté.
Après consultation, l’enfant de madame Ouédraogo et celui de sa voisine souffrent de la bronchiolite. La bronchiolite à en croire Dr Aodolphe Namoano, est une maladie respiratoire qui touche la plupart du temps, des enfants de moins de 24 mois, mais elle peut toucher aussi des enfants qui ont plus de 24 mois. Pour Dr Adolphe Namoano, cinq enfants sur dix qui viennent en consultation présentent des symptômes de bronchiolite. Même s’il est difficile pour Dr Namoano de donner des statistiques par rapport à cette maladie sur le plan national, il précise que dans la pratique quotidienne de son métier surtout en période d’harmattan, il lui arrive souvent de recevoir même plus de cinq patients qui souffrent de cette pathologie.
Cette maladie, explique-t-il se manifeste chez les enfants par des difficultés à respirer, aussi par moment, on peut entendre que l’enfant siffle. C’est pour cela d’autres l’appellent « une maladie sifflante ». Également, certains l’appellent le petit frère de l’asthme en référence à l’asthme qui présente aussi les mêmes signes cliniques.
Quelques causes de la bronchiolite
Les facteurs favorisant de la bronchiolite sont multiples. Selon le pédiatre, la saison, notamment l’Harmattan peut être l’une des causes. Pendant cette période, il y a beaucoup de virus et quand l’enfant inhale ces virus, la maladie se déclenche au début par un rhume ou directement par la bronchiolite elle-même. En dehors des virus, il y a des enfants qui sont prédisposés à faire la bronchiolite. Dans la famille, explique Dr Namoano, si l’un des parents a des allergies, l’enfant en héritant, cela peut l’emmener à manifester les signes de la maladie. Les fumées, notamment l’encens et la cigarette, sont aussi des facteurs favorisants. Il y a également un autre temps au cours de l’année qui favorise le développement de la maladie, il s’agit du début de la saison pluvieuse.
La bronchiolite peut aboutir à l’asthme
A la question de savoir si la bronchiolite peut avoir des conséquences futures sur la santé de l’enfant malade, Dr Namoano répond par Oui et par Non. « Je dirai oui et non. Oui parce que si la bronchiolite se répète au moins trois fois, on peut considérer que l’enfant est en train d’aller vers l’asthme. Mais ce n’est pas une évidence parce que l’enfant en grandissant peut interrompre le processus de développement de la maladie. La bronchiolite en elle-même n’est pas une maladie grave, mais c’est sa complication qui peut tendre vers l’asthme qui est plus préoccupante. » a expliqué Dr Namoano.
La bronchiolite se soigne
La bronchiolite est une maladie que les médecins soignent. On n’en meurt pas, rassure le médecin pédiatre. A l’en croire, le traitement est beaucoup plus symptomatologique, ce qui veut dire que le médecin s’attaque aux symptômes, pour aider l’enfant à mieux respirer en utilisant certaines substances. A cela s’ajoute des médicaments antibiotiques vu qu’il y a certains microbes qui s’ingèrent. Cela peut aller du comprimé, aux sirops, souvent même aux produits que les asthmatiques utilisent pour pouvoir mieux respirer.
Comme le dit l’adage, « prévenir vaut mieux que guérir », Dr Adolphe Namoano conseille les parents d’éviter de laisser les enfants dans un environnement qui favorise le développement de la maladie. « Quand on parle d’environnement, sachez qu’on aime utiliser les insecticides, les déodorants, les parfums et souvent s’il se trouve que l’enfant a ‘’hérité’’ de l’allergie, dans la période cela peut déclencher ou faire perdurer la maladie » a indiqué le Docteur. Et de poursuivre que lorsqu’un médecin diagnostique le mal et signale que l’enfant est prédisposé à faire la maladie, il faut bannir l’utilisation des substances sus-citées. Aussi, conseille le pédiatre, si l’enfant a atteint le stade de l’oralité, ou que ses parents commencent à le nourrir, il faut éviter de lui donner des chocolats, ou des arachides, car ce sont des substances qui entretiennent le phénomène d’allergie. Enfin, il faut proscrire la consommation de boisson fraîche à l’enfant, en permettant à celui-ci d’avoir une bonne respiration. Les boissons fraîches peuvent altérer les voies respiratoires de l’enfant.
Mireille Bailly
Merci Dr Namoano.
Merci pour votre enorme contribution pour la santé de santé de nos enfants.
Très humble et compétent.
Gafar COULIDIATY