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Sangaré Sam Mahamad à l’état civil est un artiste slameur burkinabè et journaliste sportif à la télévision Burkina Info connu sous le nom de Hamtusin. Ancien lauréat du concours « je slam pour ma patrie » en 2014, Hamtusin a un album de 07 titre dans lequel, les thèmes tels que la cohésion sociale, le respect de la femme, l’amour et le retour à la tradition sont abordés. Prêté à nos questions, Hamtusin nous parle de sa vie d’artiste-journaliste et appel les burkinabé à un sursaut patriotique.
FasoPiC : D’où vous est venue la passion de faire la musique ?
Hamtusin : Ma passion pour la musique vient tout d’abord de mon amour pour les lettres. Il faut dire que j’ai fait Lettre Moderne et déjà j’avais un faible pour la poésie ; j’écrivais même des textes sans savoir ce que j’allais en faire. Après, il y a eu la compétition « je slam pour ma patrie » qui a été lancée en 2014 par le Service National pour le Développement (SND), la RTB et le ministère de la culture. C’est alors un ami qui m’a inscrit à cette compétition. Au départ je ne voulais pas y participer mais malheureusement mon ami est décédé avant le début de la compétition. Du coup, j’ai décidé de participer pour lui rendre hommage. Dieu faisant, j’ai remporté ce concours et dès cet instant, le slam et moi étions devenus un. J’étais obligé maintenant de répondre aux invitations du ministère, monté sur scène à la demande de la présidence. Voilà un peu comment est venus cette passion de faire le slam.
FasoPiC : Combien d’album avez-vous ?
Hamtusin : Actuellement j’ai un album intitulé « message de mes sages » composé de sept (07) titres sortis en 2019 et un sigle « ça tire sur le sahel » qui vient de sortir.
FasoPiC : Quels sont les thèmes abordés dans vos chansons ?
Hamtusin : J’ai sorti le premier album « message de mes sages » parce que le Burkina Faso traverse actuellement un moment très difficile à cause de l’insécurité, les grèves et beaucoup de choses qui se sont entremêlées et qui freinent son développement économique. Le message clé de cet album c’est d’interpeller les burkinabè à aller puiser du côté de nos valeurs ancestrales pour pouvoir faire face à cette situation. C’est une situation que nos ancêtres ont vécu et ils ont pu s’en sortir. Il y a eu l’invasion des colons, l’esclavage et les luttes pour les indépendances mais si on a pu surmonter tout ça, ce n’est pas le terrorisme qui va nous vaincre. Maintenant il faut trouver la bonne stratégie, et pour moi la bonne stratégie ce n’est pas de s’entre déchirer mais de s’unir au tour de l’essentiel qui est la nation parce que, les hommes partent mais la nation reste.
FasoPiC : De Façon spécifique à qui votre message est destiné ?
Hamtusin : Je m’adresse beaucoup plus aux hommes politiques parce que le nom et le pouvoir qu’ils cherchent ne sont rien face à l’histoire. L’histoire retiendra que ce que tu as fait pour la nation n’ont pas ce que tu as été. Je prends par exemple le Président Thomas SANKARA qui plusieurs années après sa mort, l’on continue de parler de lui parce qu’il a posé des actes qui resteront à jamais dans l’histoire. Je pense que l’essentiel c’est d’aller dans ce sens au lieu de chercher à se rembourrer les poches. Pour moi la valeur d’un homme c’est ce qu’il laisse comme trace sur son passage. Voici entre autres les thèmes que j’aborde dans mon album.
Le message phare de l’album c’est la cohésion sociale et à coté on a des thèmes tels que la valorisation de nos cultures, de la femme, thème d’amour, l’hypocrisie. Il y a eu aussi des collaborations avec des artistes comme wil’B black pour donner d’autres couleurs à l’album.
FasoPiC: Quelles sont les difficultés rencontrées dans la musique ? Etant donné qu’en plus d’être slameur vous êtes journaliste sportif.
Hamtusin : En matière d’organisation c’est un peu difficile, parce que je suis journaliste sportif. Le journalisme c’est un métier qui demande beaucoup de temps parce qu’il faut aller sur le terrain chercher l’information et il faut du temps aussi pour le montage et préparer les émissions. Le slam aussi c’est quelque chose qui demande beaucoup de temps pour la composition, il y a aussi la répétition et il faut honorer les invitations sur scènes. Mais on arrive à s’en sortir. Actuellement partout dans le monde, les gens ne se contentent pas d’un seul travail, il faut beaucoup de chose à la fois pour pouvoir élargir ses champs d’enrichissement. On est un peu dans cette veine et on vit un peu comme les américains. On essaie de s’organiser un peu pour avoir le temps pour répondre présent des deux côtés. D’autres points à soulever c’est que le slam est un genre qui n’est pas beaucoup connu au Burkina Faso et ça rend la tâche difficile aux slameurs d’évoluer dans la musique que ceux qui font de l’ambiance. Mais tant bien que mal on essaie de positionner le slam avec les ainés et on pense que d’ici quelques années on pourra faire accepter ce genre.
FasoPiC : Est-ce que Hamtusin compte sortir un nouvel album bientôt ?
Hamtusin : Oui j’ai un deuxième album qui est prêt mais on va prendre le temps de le lancer. C’est la première fois que j’en parle. L’album est complètement fini et on va lancer le premier single intitulé « suugri » au mois de mai, et on va faire avancer les choses progressivement. Je suis en featuring avec fush Alpha dans cette chanson. Il y a un concert qu’on est en train de préparer au CENASA et c’est lors de ce concert qu’on va sortir officiellement l’album.
Aubin OUEDRAOGO