Les évènements dramatiques de Solhan ont choqué la conscience individuelle et collective de notre peuple. En effet, au regard de l’ampleur du nombre de morts, estimé à 132, occasionné par cette attaque terroriste d’une lâcheté inqualifiable, l’onde de choc se justifiait. Comment ne pas tressaillir de tristesse devant un tel drame si l’on a encore un minimum d’humanité? Des questions foisonnent dans la tête des uns et des autres. Ils veulent comprendre dans quelles circonstances ce drame a t-il eu lieu? Pourquoi les forces de défenses, présents à moins de 15 km du théatre des crimes, ne sont-ils pas intervenus?
Tout naturellement, les Burkinabè attendent que des responsabilités soient situées et que des personnes n’ayant pas accompli convenablement leur mission de protection de la sécurité des populations soient sanctionnées. Manifestement, on est en face de réactions légitimes.
Le président du Faso, dont une des missions premières est de garantir la sécurité à son peuple est interpellé. Ce président, on peut l’imaginer est doublement peiné par les évènements de Solhan. Mais, au-delà du cas Solhan, sa peine s’étend à tous les autres évènements où des Burkinabè perdent la vie du fait d’attaques terroristes. Notre président est sans doute envahi par un doute légitime qui peut s’exprimer dans les termes suivants: que se passe-t-il? Qui en veut-il à mon peuple et à moi moi-même ? Que n’ai je pas fait suffisamment pour éviter que de tels drames surviennent?
Dans un tel contexte, et dans toutes les nations et chez tous les peuples où l’humanisme reste encore une valeur suprême de référence, tous les corps de la société se doivent solidarité et union. Les exemples sont nombreux dans le monde où il ne passe dans la tête d’aucun citoyen de vouloir profiter de l’impact que crée de tels drames chez les populations. Il est immoral et amoral de politiser l’émotion que crée les drames du terrorisme chez les populations. En Afrique, devant la mort, on oublie pour un temps les divisions. On dit même que la mort nous réconcilie.
Hélas, au lieu de tout cela, une catégorie de Burkinabè, tapis dans l’ombre, est engagée dans une entreprise de démoralisation des forces de défense et de sécurité. Ils entendent les pousser à l’aventure en s’attaquant à l’ordre constitutionnel établi. Appelons un chat par son nom! Ces Burkinabè qui ne se cachent plus pour appeler à un coup d’État se recrutent majoritairement parmi les sympathisants de l’ancien régime Compaoré. Depuis que le président Kaboré a accédé au pouvoir, leur refrain est connu. Chaque fois que l’on assiste à des attaques djihadistes entraînant des morts, cela est analysé comme un cas d’incompétence par ceux qui vivent de cette situation. C’est un processus machiavélique savamment monté dont le but ultime est, soit de révolter les populations, soit de pousser quelques militaires à se faire arbitre de la situation malheureuse que vit notre pays.
Mais l’histoire de notre pays enseigne qu’il n’y a jamais eu de coup d’Etat salvateur. Notre pays a connu dans son histoire au moins 5 coup d’État dont le dernier fut l’oeuvre d’un certain capitaine Blaise Compaore qui assassina le 15 octobre 1987, le président Thomas Sankara et 13 de ses compagnons. Alpha Blondy a chanté “ un coup d’Etat entraine toujours un autre coup d’Etat ». Cette ère Compaoré, revendiquée par ceux qui appellent encore aujourd’hui ouvertement à un autre coup d’État, fut une des plus sanglantes et des plus sombres de l’histoire de ce pays. Du reste, les partisans du président Compaoré vouent une haine viscérale au président Kaboré depuis que la justice a mis en accusation leur “dieu Compaore ». La messe est dite de leur côté. Il faut, par tous les moyens, éviter que le président Compaore ne soit jugé.
Tout en interpellant le président Kaboré à opérer les changements indispensables au plan gouvernemental et de la gestion de l’État pour redonner de l’espoir à notre peuple, nous appelons tous les Burkinabè patriotes à s’ériger partout en défenseur de l’ordre républicain. Les jeunes soldats ne devraient pas s’aventurer à un tel jeu qui comportent beaucoup de risques pour eux-mêmes. Ce qu’il faut au Burkina, ce ne sont plus des Hommes forts mais des institutions fortes capables de garantir la sécurité de toutes et de tous.
Tiemtore Lazare
Expert en analyse des systèmes politiques.
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