Le président du Faso, Roch Kaboré participe, ce mardi, 18 mai à un sommet de haut niveau, à Paris sur le financement des économies africaines, frappées par le coronavirus. Convoqués par le président français Macron, une vingtaine de chefs d’Etat et de gouvernements africains sont attendus sur les bords de la Seine. Comment simuler la croissance africaine plus d’un an après le début de la pandémie de Covid-19 ? Le sommet se déroulera autour du thème : « L’ Afrique de nouveau face au mur de la dette ? ».
Les institutions financières internationales et des chefs d’Etat du G20 seront également de la partie. La France elle-même durement éprouvée par la crise sanitaire est lead vocal de la grande messe. Est-ce l’hôpital qui se moque de la charité ? L’Afrique ne
s’est pas effondrée malgré les prévisions alarmistes des sorciers. On aurait compris un sommet de Paris par visioconférence face à la crise sanitaire.
Le continent africain a jusqu’ici été relativement épargné par la pandémie de Covid-19, engendrant officiellement quelque 130 000 morts contre des bilans funestes aux Etats-Unis : 584 000 morts et 107 000 morts en France. L’Union africaine a plus besoin d’un accompagnement pour se doter d’une monnaie unique et d’une banque centrale.
Le Burkina qui connaît un accès plus difficile aux vaccins, subi moins la crise que certains pays affectés par la crise sanitaire comme les Comores, et la Gambie qui dépendent du tourisme, ou des pays qui dépendent des cours du pétrole comme l’Angola et le Nigeria. Au 17 mai 2021, notre pays enregistrait 13 397 cas confirmés de Covid-19, et 164 décès.
La France et l’Europe sont plutôt préoccupés par l’endettement de l’Afrique auprès de la Chine, et de la Russie, des puissances émergentes et voraces des richesses africaines. La dette des pays africains s’est envolée entre 2005 et 2019, passant de 100 à 309 milliards USD, selon des experts.
La France, pointée comme la cause de nos maux, de nos tares et de nos retards, abrite ce sommet sur le financement des économies africaines. Où sont donc passées, Addis-Abeba, Accra, Brazza, Kinshasa, Luanda, Monrovia, N’Djamena, Ouaga, Praia, et Rabat ?
Laisser les africains gérer eux-mêmes leur sort. Depuis le discours de la Baule prononcé par le président François Mitterrand en 1990, sur la démocratisation de l’Afrique en passant par le sommet de Pau, en vue d’examiner la situation dans l’espace G5 Sahel en janvier 2020, le décollage du continent qui abrite 60% des terres mondiales arables non-cultivées est resté hypothétique. Nous avons encore du chemin, car nous n’avons de vision pour arracher notre développement.
Ag Ibrahim
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