Start-up de la semaine : au Kenya, Lynk dessine une passerelle entre l’offre et la demande de services

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Au Kenya 80% de la population travaille dans le secteur informel. Deux jeunes entrepreneurs, l’un américain, l’autre autrichien, ont décidé de lancer une plateforme sur le modèle d’Uber pour mettre en lien les petites-mains avec leurs clients potentiels.
Réunir l’offre et la demande. Rien de plus évident lorsque l’on monte une entreprise. Évident… sauf quand cette offre est issue du secteur informel, difficile à identifier. Plombier, charpentier, baby-sitter, masseur, peintre… Des millions de petites mains vivent du secteur informel au Kenya et passent de petits boulots en petits boulots. À l’autre bout de la chaine, des milliers de personnes s’arrachent les cheveux pour trouver le travailleur idéal pour accomplir une tâche précise. Réunir ces deux réalités de la capitale Nairobi, c’est le défi que se sont lancé deux jeunes entrepreneurs.
Adam Grunewald, 31 ans, et Johannes Degn, 30 ans. L’un est américain, l’autre autrichien. Ils sont « cools » et connectés. Tous les deux se baladent en chaussettes dans leur maison d’un quartier résidentiel de la capitale kenyane. C’est ici le siège de leur entreprise. Le costume-cravate y serait presque interdit pour leurs 35 employés.
L’amitié entre Adam et Johannes commence sur les bancs d’une université en Israël. L’un travaille ensuite pour Google, l’autre pour une grande entreprise dans l’énergie en Allemagne. Mais quand Adam découvre l’Afrique, il raconte : « J’étais fasciné par la croissance de ces pays et le potentiel d’opportunités qu’ils présentent ».
Au Kenya, Adam travaille sur un projet de carte d’abonnement de bus pour Google, qui échoue. Adam propose alors à Johannes de le rejoindre au Kenya et d’y monter leur propre start-up. Les deux amis se retrouvent dans un appartement modeste d’une zone industrielle de Nairobi. C’est là que naît Lynk.
Intégrer le secteur informel kenyan
Finance, santé, éducation. Ils s’étaient donnés quelques mois pour décider de leur projet de start-up. Mais en quelques jours à peine, Adam et Johannes étaient convaincus : « Tous les jours, nous croisions des hommes et des femmes qui venaient nous proposer leurs services. Certains peignaient leur numéro sur les murs du quartier espérant trouver un emploi. Ils étaient tous prêts à travailler quelques heures ou quelques jours », raconte Adam. « C’est comme cela que l’idée de nous intéresser à ces petites mains hors système est apparue comme une évidence ».
Au Kenya, 80 % de la population active travaille dans l’informel. En parallèle, beaucoup de citadins sont en permanence à la recherche du meilleur plombier, du meilleur cuisinier ou du meilleur peintre. Jusqu’ici, cela fonctionnait sur recommandation de l’entourage. Mais sans garantie d’efficacité : les déceptions sont nombreuses, les arnaques aussi. D’où l’idée d’une plateforme internet pour servir de lien entre offre et demande.
Lynk est créé fin 2015 avec l’aide de six actionnaires. Parmi les plus importants, on retrouve le fond est-africain Novastar Ventures, qui a mis 650 000 dollars dans la première levée de fonds, ou encore le géant des télécoms au Kenya, Safaricom, qui a investi 150 000 dollars dans le projet. En tout, les cofondateurs lèvent 1,3 millions de dollars pour commencer. Un an plus tard, la plateforme est mise en ligne.

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