SUD-OUEST : l’éducation inclusive à l’école sacré cœur de Gaoua est une réalité mais manque des matériels didactiques

En situation de handicap visuel, les élèves de l’école primaire sacrée cœur de Gaoua au nombre de 15, rencontrent des difficultés en matière de leur scolarisation. Ces problèmes sont généralement liés aux besoins en cantine scolaire et en matière didactique pour les enfants.

A l’école primaire sacrée cœur de Gaoua, des séances de leçon sont données par Marthe Joëlle Dabiré née Coulibaly. Au nombre de quatre (4), ses élèves sont dans une classe dite transitoire ou ils apprennent à lire et à écrire en braille, Marthe Joëlle Dabiré née Coulibaly titulaire d’une classe des élèves en situation de handicap à l’école sacrée cœur explique : « actuellement j’ai quatre élèves dans ma classe, il y a trois qui sont dans une classe de CP2, et une dans une classe de réadaptation, celle qui est en réadaptation, elle avait commencé les classes classiques. Mais à partir de la classe de CE2 elle ne voyait plus donc on l’a amené ici, nous on doit lui apprendre à lire et à écrire en braille pour intégrer la classe de CE2 l’année prochaine ». La classe de CM2 de l’école primaire sacrée cœur, compte 61 élèves dont trois non-voyants. Parmi ces élèves, figure Kambou Moussa, un handicapé visuel. Pour lui, l’intégration avec les autres élèves voyants est au beau fixe. «Tout le monde est gentil avec moi. Quand j’ai besoin de quelque chose, s’il y’en a, ils me donnent ; je suis très content d’être avec eux et j’invite les autres enfants malvoyants comme moi à venir fréquenter ici et apprendre à écrire en braille », a-t-il dit. Ici à l’école, l’encadrement ne se passe pas sans difficulté. Arnaud Somé est titulaire de la classe de CM2 il concilie les élèves voyants et malvoyants. « comme j’ai reçu l’écriture et la lecture en braille, explique-t-il, grâce à ça j’arrive à m’approcher d’eux pour voir leurs erreurs et les aider aussi, il y a une parfaite collaboration. Leurs camarades voyants les aides aussi beaucoup ».

A l’école sacrée cœur de Gaoua, l’insuffisance en matériel didactique pour les élèves non-voyants se pose avec acuité. « Pour un manque de simple poinçon, l’enfant ne pourra pas faire les séances d’écriture, il ne pourra pas copier, puisqu’il lui faut forcément un poinçon. Au début on avait un poinçon en bois, on n’en a pas assez du tout, nous sommes vraiment en manque de matériel et cela freine beaucoup le travail », a déclaré Marthe Joëlle Dabiré Coulibaly enseignante de la classe transitoire. Elle poursuit en lançant un cri de cœur : « si on pouvait avoir du soutien pour renouveler les matériels didactiques cela nous ferait du plaisir. Il y a le manque des cahiers aussi, si des gens de bonne volonté, pouvait nous aider avec des cahiers de 200 à 300 pages grand format ça va aider vraiment ses enfants ». Elle souligne aussi qu’il faut de la cantine scolaire afin de pouvoir motiver ces enfants. « La cantine vient mais ça ne dure pas, juste deux mois et c’est fini, ça vient pour tout l’établissement donc ça ne dure pas, et comme ils logent très loin de l’école, il faut de la cantine afin de pouvoir les maintenir midi et le soir ils vont rentrer » a-t-elle indiqué.

Pour Théophile Momo, directeur de l’école, la sensibilisation des parents de ces enfants est un impératif. Donc, selon elle, « pour pouvoir inscrire ces enfants ici, cela demande beaucoup de moyen. La plupart de ces parents ne croient pas à la capacité de ces enfants, ils disent même qu’en les voyants ils fréquentent mais ils ne gagnent pas du travail n’en parlons pas des enfants handicapés visuels ». C’est en 2009 que l’éducation inclusive est devenue une réalité à l’école primaire sacré cœur de Gaoua, avec au départ deux élèves, l’établissement compte aujourd’hui 15 élèves, quatre élèves issus de cette école sont placés dans les lycées de la ville de Gaoua où ils poursuivent les cours.

Victorien DIBLONI