Surfacturation des paiements d’eau : « il faut trouver une solution », Dasmané Traoré

Ce jeudi 11 mars 2021 à Ouagadougou, au cours d’une conférence de presse, la ligue des consommateurs du Burkina (LCB) a demandé à l’ONEA, de suspendre temporairement l’application du relevé bimestriel, le temps de régler les contentieux ; de faire un audit du logiciel de facturation ; d’informer suffisamment le consommateur en cas d’innovation lorsque celle-ci impact ses habitudes ; et d’appliquer une autre formule de recouvrement. Cette sortie médiatique est faite en prélude à la journée internationale du consommateur célébré le 15 mars de chaque année.

Les plaintes sur la hausse généralisée des factures d’eau à partir des mois de consommation de juillet à novembre 2020 continuent de faire des mécontents au niveau des abonnés de l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA). Incompréhension du système de relevé bimestriel qui induit la réception de deux factures à la fois, opposition catégorique d’admettre le paiement d’une facture établie sur la base d’une estimation, non prise en compte des index par le client via SMS et sur la plateforme de l’agence en question, le recours systématique à l’étalonnage du compteur sans prendre le temps d’expliquer au client les tenants et les aboutissants de cette action bref, telles sont les plaintes relevées par la ligue des consommateurs du Burkina, lors de sa campagne spéciale. En rappel, du 8 au 24 février dernier, la ligue des consommateurs du Burkina a fait une campagne spéciale de traitement des plaintes des consommateurs dans cinq agences de l’ONEA Ouaga, pour ce qui est de la surfacturation des paiements d’eau.

« Nous ne sommes pas un paracétamol qu’on prend pour calmer la colère des consommateurs », c’est la réponse donnée par le président de la LCB Dasmané Traoré, à ceux qui pensent que la descente de sa structure à l’ONEA était juste une action pour calmer la colère des consommateurs.  Il a laissé entendre qu’il était nécessaire de passer par la voie de la sagesse, pour approcher l’ONEA, afin de savoir ce qui se passe exactement. Ce qui ne veut pas dire selon lui que c’est de l’amateurisme ou que la société d’Etat est caressée dans le sens des poils.

Pour le directeur régional de l’ONEA Ouaga Francis D. Kéré, « l’ONEA est une société d’État et elle n’a aucun intérêt à arnaquer un client. Seulement, on peut lire un chiffre qui n’est pas vrai ou relever un chiffre avec une erreur sur l’ordinateur ». Dans les échanges, il ressort aussi que l’ONEA a mal ou du moins n’a pas communiqué sur cette question de relevé bimestriel, pour éclairer les lanternes des abonnés.

Selon les explications de Francis Kéré sur la surfacturation, il y a des fuites d’eau qui sont aussi à la base du problème. En plus dit-il, certains distribuent l’eau à leur voisins à travers des tuyaux, sans jamais reconnaître leurs actes. Pourtant, « l’ONEA facture sur la base de la consommation du client », a-t-il fait savoir. Que la surfacturation soit nécessaire ou même justifiée, le président de la ligue des consommateurs pense qu’une solution doit être trouvée, pour apaiser les cœurs de tous les abonnés.

Nicolas BAZIÉ