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Au milieu de ces circonstances, comment les mettre, d’ores et déjà, hors d’état de nuire ? Mais d’abord, il importe de savoir bien les nommer ces ennemis quasi invisibles. De comprendre leurs règles du jeu dans cette sale guerre asymétrique exécutée contre nous. De pénétrer leur système de pensée. De prévoir la trajectoire de leurs mouvements. D’anticiper la finalité de leurs actions. De savoir ce qu’ils veulent vraiment, bref avoir une vision générale des principes d’action qu’ils s’apprêtent à mener contre nous, contre notre population, notre pays. Et éviter à tout prix de jouer les médecins après la mort comme nous faisons machinalement.
Connaitre la stratégie de l’ennemie pour mieux l’affronter
« Qui se connaît et connaît l’Autre de cent batailles ne sera jamais vaincu ». Qui d’entre nous n’a pas encore lu cette sagesse de Sun Tzu ou bien comme le disait Julien Freund, « l’acte de nommer l’ennemi est décisif et fondateur car il n’est pas de menace plus grave que celle que l’on s’est refusé à désigner et à comprendre : « Se tromper sur son ennemi par étourderie idéologique, par peur ou par refus de le reconnaître à cause de la langueur de l’opinion publique c’est, pour un État, s’exposer, à voir son existence mise tôt ou tard en péril. Un ennemi non reconnu est toujours plus dangereux qu’un ennemi reconnu. » Et selon l’auteur de « L’Art de la guerre financière », Jean-François Gayraud, « Nommer ce qui nous menace est l’acte premier, le plus difficile et le plus nécessaire. Ce nominalisme est le marqueur réel de la souveraineté. Cette étape franchie, le chemin vers la victoire s’éclaircit ». Il poursuit « les faux ennemis que nous inventons conduisent inéluctablement vers la défaite en rase campagne. Le véritable danger provient toujours de l’indétecté et de l’incompris, de tout ce que l’on n’a pas su ou pas pu tirer des limbes de l’aveuglement et de l’ignorance. Devenu invisible par le refus ou l’incapacité de la nomination, l’ennemi véritable peut alors se déployer sans entraves, la défaite de l’un et la victoire de l’autre étant acquises sans combat».
Il fut un temps où ils ne pouvaient pas réussir l’accomplissement de leurs mauvais desseins comme ils le font aujourd’hui et puis se fondre dans la nature incognito. C’était l’époque où le contexte n’avait pas les moyens modernes de communication. Internet et ses dérivés (smartphone, Facebook, Whatsapp, deep web…) sont devenus pour eux aujourd’hui un puissant canal de communication, de propagande, de phobocratie, en exploitant la peur, le désarroi, la poltronnerie, le contrôle des émotions des populations désemparées…
Il s’est passé un partage politique, géopolitique du monde sans lien avec nos réalités. Et à l’allure où vont les choses sur Internet, si l’on n’y prend garde, si l’on n’en tienne pas compte de cet espace désordonné constitué principalement de jeunes cerveaux ouverts à toutes les influences bénéfiques comme maléfiques, il est fort risqué de voir les plus faibles d’entre nous se faire avaler par les plus forts des « animaux sauvages », ensuite les recruter, les manipuler par des activités de lavage de cerveaux dans leur mauvais dessein.
Si on veut y mettre carrément fin, « à la guerre, il est d’une importance suprême d’attaquer la stratégie de l’ennemi » recommande Sun Tzu. Il a bien dit « la stratégie » au sens strict du terme mais pas autre sujet. «Sans nul doute, le stratège qui connaît l’ambition de l’Autre a de meilleures chances de découvrir ses voies et moyens, donc de les contrer», proclame également l’auteur Vincent Desportes. Et ce qui apparaît aujourd’hui, avec clarté, et au regard du contexte de l’heure dans notre zone de haute turbulence du Sahel, c’est que la jeunesse pourrait elle aussi agir pour nous faire éviter le pire. Autrement dit, comprendre elle-même les règles du jeu des batailles d’intérêt actuelles pour anticiper. Et grâce à cette compréhension des enjeux stratégiques, en tant que société civile, parvenir à percer à jour les menaces qui pèsent sur notre sécurité nationale.
La jeunesse doit jouer son rôle
Ainsi devenir la pièce maîtresse de la paix et de la stabilité de notre pays et à aider à la compréhensibilité des outils, des techniques et des méthodes employées par ceux qui nous font du mal au lieu de passer notre temps dans l’insouciance, la négligence, la désinvolture, le verbiage… Et à l’heure de l’internet, la liste des ouvrages sur la stratégie est sans fin. Il est vraiment très urgent que nous les lisions collectivement, à l’instar de la jeunesse des grandes nations pour « connaître le caractère et les principes d’action » de nos adversaires afin de pouvoir bien anticiper non seulement les problèmes sécuritaires qui se présentent à nous mais encore les stratégies de business, d’investissement, de finance, de socio-politique, etc. Il s’agit notamment des 25 ouvrages à travers ce lien suivant https://www.babelio.com/liste/663/Guerre-Strategie et bien d’autres encore…
Pour tirer une leçon finale qui résume ce texte, voici un extrait choisi de « Hagakuré, le livre sacré des samouraïs » de Jocho Yamamoto : « Il existe ce qu’on appelle « l’attitude pendant l’orage ». Quand on est pris sous une averse soudaine, on peut, soit courir le plus vite possible, soit s’élancer pour s’abriter sous les avancées des toits des maisons qui bordent le chemin. De toute façon, on sera mouillé. Si on se préparait auparavant mentalement à l’idée d’être trempé, on serait en fin de compte fort peu contrarié à l’arrivée de la pluie. On peut appliquer ce principe avec profit dans toutes les situations« .
Dian Diallo
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