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Après avoir été reconnu coupable de blanchiment d’abus de biens sociaux, de blanchiment de détournement de fonds publics et de blanchiment d’abus de confiance, le vice-président Teodorin Obiang, fils du Président de la Guinée équatoriale Touadero Nguema Obiang Mangue, a été condamné en appel par la justice française, ce lundi 10 février 2020, à trois ans de prison avec sursis et 30 millions d’euros d’amende « pour s’être frauduleusement bâti un patrimoine considérable en France ».
Les sommes blanchies par le fils de l’homme fort de la Guinée équatoriale sont estimées à 150 millions d’euros, et la justice dans cette dynamique a alourdi en appel, sa condamnation prononcée en première instance. On se rappelle que le 27 octobre 2017, à l’issue du premier procès dit des « biens mal acquis » devant la justice française, le tribunal correctionnel de Paris avait prononcé la même peine d’emprisonnement, mais avait assorti du sursis l’amende de 30 millions d’euros. Les magistrats ont également confirmé la confiscation de l’ensemble des biens saisis, dont un somptueux hôtel particulier avenue Foch à Paris, qui reste toutefois suspendue à une décision de la Cour internationale de justice (CIJ). Dans l’attente de l’issue de cette procédure, l’hôtel particulier ne peut être saisi. Une série d’audiences opposant Malabo à Paris est prévue à la Haye, siège de la CIJ, la semaine prochaine, du 17 au 21 février 2020.
Concernant les biens qui doivent être saisis, il ressort qu’officiellement, les bolides qui sont à sa possession ne l’appartiennent pas, mais sont des propriétés du ministère de la défense de l’Etat de la Guinée équatoriale. Contrairement aux magistrats français, la justice suisse s’est montrée plus clémente pour Teodoro Nguema Obiang Mangue, surnommé Teodorin, fils du Président d’un petit pays producteur de pétrole.
En effet, alors que la 32ème chambre du tribunal de grande instance de Paris l’a condamné en octobre 2017 à trois ans de prison et 30 millions d’euros d’amende avec sursis pour blanchiment de détournement de fonds publics, les procureurs genevois ont abandonné leurs poursuites pour blanchiment d’argent et gestion déloyale des intérêts publics, en février 2019. Malabo accepte donc que ces véhicules soient vendus aux enchères et que le produit de la vente soit versé à un « programme à caractère social » en Guinée équatoriale. Pour rappel, ce sont au total 25 véhicules de luxe qu’utilisait le fils du Président Nguema Obiang, pour ses loisirs.
Nicolas Bazié