Le mardi 22 décembre 2020, a eu lieu au Tribunal de grande instance de Nouna, le procès d’un jeune conducteur de tricycle. Usurpation de titre et d’escroquerie sont les faits qui lui sont reprochés.
Les faits remontent au 7 décembre 2020. Kondoss (nom d’emprunt) est un ancien VADS de Dédougou, se faisant passer pour un assistant de Police à Nouna. Comme si ce titre n’était pas suffisant, très vite ce conducteur de tricycle et ancien VADS s’adjuge du titre « commissaire de Police » du commissariat central de Nouna.
Tout est parti de l’escroquerie de MOK (nom d’emprunt), un commerçant de la place qui de par le passé avait été convoqué à la gendarmerie par son fournisseur de céréales, et dont l’affaire a été close il y a bien longtemps. A travers certaines indiscrétions, Kondoss apprend que MOK a été entendu par la gendarmerie pour affaire le concernant. Quelques jours plus tard, il se présente devant MOK le commerçant, comme un assistant de police envoyé par son commissaire. Il demande à MOK s’il n’a pas eu de problèmes à la gendarmerie.
Ce dernier de lui répondre par l’affirmative mais soutient que l’affaire a été close. Alors Kondoss lui fait savoir que instruction a été donnée de transférer le problème à la justice et qu’il pouvait l’aider à taire l’affaire, moyennant la somme de 25 000f CFA pour son commissaire et 12 000f CFA pour ses 3 autres éléments et lui, avant de le rassure qu’il l’avait fait auparavant avec un commerçant de Bomborokuy.
N’ayant pas la somme demandée mais tout de même convaincu par ces propos venant du soit disant « policier », MOK décide de faire appel à un de ses amis gérant de kiosque de transfert d’argent afin qu’il fasse un dépôt sur un des contacts de son bourreau. Chose faite. Par ignorance, il se rend dans la même boutique de transfert pour le retrait et tombe sur le propriétaire du lieu qu’il avait essayé d’escroquer l’année dernière. C’est donc après le départ de l’imposteur que MOK sera interpellé par le boutiquier pour qu’il s’en méfie. MOK à son tour informera une connaissance à la Police. Alors, une enquête est ouverte dans la foulée.
Les enquêtes préliminaires révèlent que Kondoss après son forfait a élu domicile au centre d’hébergement Bon Samaritain où il passait de moments avec de belles demoiselles et sortait aller se restaurer au maquis le Bistro. Làba encore, il croise le Commissaire central de la Police de Nouna et se présente à lui comme un « commissaire ». Même présentation à l’auberge populaire de Nouna.
La suite des enquêtes révèle que Kondoss était un ancien VADS à Dédougou. Et son contrat n’a pas été renouvelé pour avoir détourné l’argent cotisé de ses camarades VADS dont il était lui-même le trésorier. En plus, il en ressort qu’à Dédougou, Kondoss se présente partout où il passe comme un « policier ».
Invité à la barre par le président du Tribunal, Kondoss ne nie pas les faits et fait savoir à la cour qu’il avait besoin d’argent pour subvenir à ses besoins. Pour le Substitut du procureur du Faso Yacou Koné, magistrat au TGI de Nouna, ce sont des personnes comme Kondoss qui salissent l’image des institutions de la République et doit être gardé dans les liens de la prévention pour servir de leçons à d’éventuelles personnes qui s’adonnent à de telles pratiques.
Pour la cour, l’usurpation de titre et d’escroquerie est punie par les articles 611-1 et 613-2 du Code pénal. De ce fait, le ‘’fameux policier’’ a été maté par une peine d’emprisonnement de 36 mois ferme et une amende de 50 000 francs CFA.
En rappel, Kondoss, âgé d’une trentaine d’années et père de 4 enfants, comparaissait devant un tribunal pour la deuxième fois dont la première date de 2009, où il avait été condamné pour ‘’détournement de mineur’’.
Issa Lazare KOLGA (Correspondant)
