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Un ancien plongeur de la marine thaïlandaise a péri vendredi en se portant au secours de douze enfants et de leur entraîneur de foot pris au piège dans une grotte inondée de Thaïlande, où les autorités ont prévenu que le temps pour les évacuer était « limité ».
La mort du secouriste soulève maintes questions sur la faisabilité d’une extraction sans risque du groupe des entrailles gorgées d’eau de la grotte de Tham Luang où il est bloqué depuis le 23 juin.
Mais la marine thaïlandaise a laissé entendre que les secours n’auraient peut-être pas d’autre choix que de tenter une évacuation complexe et risquée, admettant pour la première fois qu’il ne serait peut-être pas possible d’attendre la fin de la mousson.
« Au début, nous pensions que les enfants pourraient rester longtemps. Mais la situation a changé, le temps est désormais limité », a déclaré devant la presse le chef des commandos de marine, Apakorn Yookongkaew, l’un des responsables de la cellule de crise.
Un vent de pessimisme a chassé la joie qui avait accompagné la découverte des enfants en début de semaine, quand ils avaient été retrouvés émaciés mais en vie, perchés sur un rebord loin dans les tréfonds de la grotte, à plusieurs kilomètres de l’entrée.
Une bonne partie des enfants, âgés de 11 à 16 ans, ne savent pas nager, et aucun n’a fait de plongée, ce qui complique d’autant plus les opérations.
– « Perte de conscience » –
Des soldats et policiers thaïlandais rendent hommage au plongeur Saman Kunan devant l’avion qui va transporter son corps, le 6 juillet 2018 à l’aéroport de Chiang
Pour le moment, il faut onze heures à un plongeur aguerri pour faire l’aller-retour jusqu’aux enfants: six heures aller, cinq heures retour grâce au courant.
Le parcours est long de plusieurs kilomètres dans des boyaux accidentés, avec de difficiles passages sous l’eau.
Le décès d’un secouriste thaïlandais, identifié comme Saman Kunan, est venu illustrer ces risques.
Il appartenait à une équipe qui tentait d’établir une ligne d’approvisionnement en oxygène de la chambre où les enfants attendent d’être secourus.
Cet ancien membre des commandos de marine thaïlandais « a perdu conscience sur le chemin du retour, son compagnon de plongée a essayé de l’aider et de le ramener », a précisé Apakorn Yookongkaew.
Un chef des commandos de marine a expliqué que les niveaux d’oxygène avaient chuté dans la chambre, précisant toutefois qu’un médecin se trouvait avec les enfants pour surveiller leur état de santé.
Un policier surveille des bouteilles d’oxygène aux abords de la grotte de Tham Luang, en Thaïlande, où 12 enfants et leur entraîneur de foot sont pris au piège, le 6 juillet 2018 / © AFP / YE AUNG THU
« Même si nous avons perdu un homme, nous continuons à avoir foi dans notre mission », a poursuivi le commandant Apakorn Yookongkaew, la voix tremblante.
Comme on lui demandait comment les enfants pourraient sortir là où un plongeur expérimenté avait échoué, il a répondu que davantage de précautions seraient prises.
– Messages de stars du football –
« C’est très risqué » (de sortir en plongeant), a déclaré Rafael Aroush, un volontaire israélien qui participe aux secours. « Pensez-y, un commando de la marine vient de trouver la mort, quid d’un enfant de 12 ans? ».
Jusqu’ici, les secouristes disaient préférer attendre la baisse de l’eau, quitte à ravitailler les enfants en vivres pendant des semaines, pour qu’ils puissent sortir à pied par la galerie, avec un minimum de portions sous-marines à parcourir avec des masques.
L’épreuve subie par l’équipe de foot des « Sangliers sauvages » a ému la nation mais aussi à travers le monde entier. Des messages de soutien sont venus des stars de football présentes en Russie pour la Coupe du monde.
Un membre de l’équipe de sauveteurs de la police fédérale australienne prépare son équipement près de la grotte où sont piégés 12 enfants et leur entraîneur de foot, dans le district de Mae Sai, en Thaïlande
Les recherches sont entravées par la menace de pluie, qui recommençait déjà à tomber par intermittence vendredi et compliquait les opérations de pompage réalisées avec des ingénieurs japonais.
L’équivalent de plus de 50 piscines olympiques a pour l’heure été sorti du réseau souterrain de dix kilomètres de long.
C’est déjà à cause des pluies de mousson que les enfants se sont retrouvés piégés après avoir décidé, pour une raison encore non élucidée, de se rendre dans la grotte après leur entraînement de foot, avec leur jeune coach de 25 ans.
En parallèle, les sauveteurs sont toujours à la recherche d’une voie d’accès depuis le sommet de la montagne qui soit connectée ou facilement connectable via un forage, avec le lieu où sont réfugiés les enfants.