Tissage de pagnes traditionnels : Dénise Kafando, une référence  

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Tissage-de- pagnes -traditionnels –Dénise- Kafando- une- référence

De plus en plus des femmes luttent pour une indépendance économique et financière, afin d’être plus autonomes vis-à-vis de leurs conjoints. Un défi que Dénise Kafando a compris très tôt en se lançant dans le métier de tissage de pagnes traditionnels. Présidente de l’association Nasongbzanga, dont elle est l’initiatrice, elle dit être fière de son métier.  Dans cet entretien avec FasoPiC, elle décline d’une part sa passion pour le métier et d’autre part, la vie de son association. 

 

Tissage-de- pagnes -traditionnels –Dénise- Kafando- une- référence   Consciente que l’émancipation de la femme passe aussi par le travail, Dénise Kafando, a appris à se battre très tôt. A cet effet, elle tisse les pagnes traditionnels depuis 1981.  Un métier qu’elle a toujours exercé avec fierté et dévouement car dit-elle, c’est de ce travail qu’elle tire l’essentiel de ses revenus et soutient son époux dans la gestion des charges familiales. « C’est un travail que j’adore beaucoup parce que je le fais avec passion. Le tissage est vraiment rentable en ce sens que grâce aux retombées, j’arrive à subvenir aux besoin de la famille », a fait savoir Dénise Kafando.

Etant donné que l’union fait la force, elle a procédé en 1994, à la création de l’association Nasongbzanga, qui regroupe aujourd’hui une vingtaine de femmes tisserandes. Ainsi, Dénise et ces femmes battantes, tissent, font la teinture et contribuent à leur manière à alimenter l’économie locale.

Au-delà de la teinture et du tissage des pagnes, l’association donne également des formations à toutes celles qui désirent apprendre le tissage.  « Pour la formation, les frais s’élèvent à 50 000 FCFA, payables par tranches.  Pour les femmes qui se mettent au sérieux, la durée de la formation n’excède pas 6 mois. Avant, nous donnions la formation de façon gratuite mais nous nous sommes rendu compte que de cette manière les femmes n’y accordaient pas assez d’importance », explique la présidente de l’association madame Kafando.  

 Aucun souci dans l’écoulement des pagnes

Tissage-de- pagnes -traditionnels –Dénise- Kafando- une- référence   A l’association Nasongbzanga, le marché est fructueux et les pagnes ne suffissent même pas. Selon la présidente, cela est dû à la qualité de leurs produits car, le travail se fait avec beaucoup de sérieux pour la satisfaction de la clientèle.  « En termes de marché, nous recevons des commandes depuis le Mali, le Sénégal, et la Côte d’Ivoire.  Au Burkina Faso, nous recevons également des commandes de la part des clients grossistes, sans oublier les détaillants », a confié Dénise Kafando.  A l’en croire, le métier est très rentable, pourvu que le travail soit bien fait.  « Actuellement le métier de tissage marche parfaitement et toutes les femmes qui sont dans cette association peuvent en témoigner. Je peux dire qu’économiquement elles sont indépendantes », a renchérit la présidente.

 

 Des difficultés qui font obstacle aux activités de l’association

Tissage-de- pagnes -traditionnels –Dénise- Kafando- une- référence   Le rêve de Dénise Kafando, et ses camarades est de booster la production de l’association afin de répondre à la forte demande de la clientèle.  Malheureusement, dit la présidente, l’association est confrontée à des difficultés qui limitent ses actions.  La difficulté majeure évoquée est le manque de soutien financier. « Sincèrement les femmes sont déterminées à travailler. Cependant, nous n’avons aucun partenaire pour nous soutenir. Notre dernier recours est la caisse populaire, alors que les conditions des prêts ne sont pas souples pour nous », a-t-elle affirmé. Comme cri de cœur, la présidente de l’association Nasongbzanga, demande au gouvernement ainsi qu’aux personnes de bonne volonté de soutenir sa structure afin qu’elle puisse fonctionner correctement.

Comme conseils à l’endroit des femmes qui n’exercent pas d’activité, Dénise Kafando, leur exhorte à se battre puisque dit-elle, c’est de là que commence l’émancipation de la femme. Pour elle, il est inadmissible que dans ce 21ème siècle, des femmes continuent de compter sur la poche de leurs maris. Pour celles qui veulent s’intéresser au tissage, elle leur demande de ne pas hésiter à s’y lancer.

 Michel CABORE

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