Dans le cadre de la protection des enfants, le ministère de la femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire a accueilli vingt-deux enfants victimes de traite transfrontalière en provenance de la République de Côte d’ivoire. C’était le lundi 29 mars 2021 à Ouagadougou.
Le lundi 08 février 2021, l’Unité de lutte contre la traite des enfants de la République de Côte d’Ivoire et le Délégué consulaire d’Aboisso ont saisi le Consulat général du Burkina Faso à Abidjan concernant l’interpellation de 42 ressortissants burkinabè dont 19 enfants mineurs, de sexe masculin, présumés victimes de traite.
Selon la ministre de la femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire, Laurence Marshall/ Ilboudo, ce travail a pu être réalisé grâce à la synergie d’action entre le Consulat général et l’Ambassade du Burkina Faso à Abidjan et son département. Ce qui a facilité le retour des 22 personnes le 26 mars 2021 à la frontière du Burkina Faso. De façon précise, il s’agit de 19 garçons ; une fille ; une jeune mère de 21 ans enceinte, avec son garçon de 22 mois. « Les enfants ont d’abord travaillé dans une mine d’or artisanale à Korogho pendant plus de six (06) mois et leurs employeurs ont décidé de les amener dans une autre mine d’or à Aboisso ce mois de mars », a expliqué la ministre avant de préciser qu’ils ont été par la suite interceptés par les Forces de Défense et de Sécurité ivoiriennes à leur arrivée dans cette ville.
Pour Kyelem/Konaté Zenabo, directrice provinciale de la Comoé, la situation fait état de dix-sept (17) enfants originaires de Boulsa, Province du Namentenga et deux (02) de Kaya, Province du Sanmatenga (Région du Centre Nord). La fille est originaire de la province du Boulgou (Région du Centre Est) et la jeune mère de la province du Nayala (Région de la Boucle du Mouhoun). Aussi, elle ajoute que les enfants ont un âge compris entre 11 ans et 17 ans. Cependant, Kyelem/Konaté Zenabo argue que parmi les adultes interceptés, 04 personnes sont originaires de Boulsa, Province du Namentenga, dans la Région du Centre Nord. Par ailleurs, la directrice provinciale a indiqué que ces trafiquants d’enfants présumés, ont été entendus par un Juge d’instruction et ont été déférés à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Aboisso, depuis le 09 février 2021.
Il faut que les gens arrêtent de mettre tout sur le dos de l’Etat
« Mon département s’occupe de la protection des enfants. Le plus souvent les parents disent ne pas être au courant de la disparition d’un enfant. Mais avec la déclaration de la perte d’un enfant cela permet d’alerter le ministère.
Il faut que les gens arrêtent de mettre tout sous le dos de l’état. Quand on met un enfant au monde, il faut s’en occuper. L’état ne peut pas se substituer aux individus pour jouer leur rôle de parents. Que ces parents viennent nous dire en quoi ils ont demandé l’aide de l’état sans être soutenu. Ce sont des raisons économiques qui ont emmené ces enfants sur les sites et psychologiquement parlant, ils pourraient même être proposés dans des groupes armés », a martelé la ministre
Pour terminer, la ministre Laurence Marshall/Ilboudo a invité tous les acteurs de la lutte contre la traite et la mobilité à risque des enfants à redoubler davantage d’efforts pour la prévention du phénomène. Elle a exhorté la population à dénoncer auprès des services de sécurité, toute personne, trafiquant d’enfant présumé, afin d’assurer une réelle protection des enfants contre ces personnes.
Des propos d’un parent
« Je n’étais pas au courant de la sortie de l’enfant. C’est après plusieurs recherches sans succès, qu’on nous a fait comprendre que des enfants vont souvent dans les sites aurifères pour travailler. C’est à partir de là que je me suis dit que l’enfant est allé là-bas sûrement. Depuis sa disparition jusqu’à ce jour nous n’avons jamais été interpellés par qui que ce soit à son sujet. Mais je me réjouis et je rends grâce à Dieu pour l’avoir retrouvé. Il est âgé d’environ 15 ans » ,a expliqué Tarpaga Hamidou, un parent.
Wendemi Annick KABORE