Traitement de l’information en temps de crise : Quand une « épée de Damoclès » plane au-dessus du journaliste

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Les journalistes en temps de crise ou de paix sont les premiers à propager les informations. Malheureusement dans la recherche du sensationnel, certains journalistes brûlent les étapes ; conséquences la collecte, le traitement et la diffusion de l’information deviennent trop rapides et incontrôlés. Le journaliste dans ce cas de figure, loin de sa responsabilité sociale, jette parfois de l’huile sur le feu et au lieu d’être un acteur de paix se transforme en celui qui attise le feu.

Le Burkina Faso ces dernières années fait face à de multiples crises ainsi que des violences communautaires. Des nombreuses attaques terroristes en passant par les conflits intercommunautaires comme les événements d’Arbinda, la crise de Yirgou, les affrontements entre Kogleweogo et population de Tialgo sans oublier le conflit politico-coutumière de Zoaga, ces phénomènes persistent et la situation continue de se détériorer. Il mérite que l’on s’y appesantisse avec méticulosité quand il s’agit pour les journalistes de les évoquer dans les colonnes de leurs journaux. Mais il est important pour les médias de prendre conscience de l’impact de leur travail dans la prévention de ces conflits qui sont parfois meurtriers.

Sur la question, Ben Issa Lengani, correspondant de la chaîne de télé Burkina Info, trouve que le rôle du journaliste en temps de crise n’est pas d’aller envenimer la situation ; mais plutôt de se mettre en tête qu’il doit trouver des voies et moyens pour l’empêcher de prendre de l’envergure. Par conséquent, le journaliste doit rester neutre en s’en tenant juste aux faits et en se mettant en tête qu’il y a une responsabilité sociale qui pèse sur lui, a fait apparaitre Mr Lengani. Avant de préciser que l’homme de média doit alléger sa plume pour aider les antagonistes à la résolution de leurs points de divergence. Tout en partageant cette idée, Sabouna Ouédraogo, correspondant de la radio Oméga Fm, renchérit en ajoutant que le journaliste en temps de crise se doit d’être sur les lieux avec les antagonistes, en présentant une situation de neutralité pour avoir la confiance des différents camps. Aussi, poursuit-il que le journaliste doit faire preuve de responsabilité sociale dans le traitement de l’information car les faits sont là, souligne-t-il, et c’est de son devoir d’utiliser des mots qui n’agressent ni qui ne sont de nature à attiser le feu quand il rapporte les évènements. Pour sa part, Cyrille Zoma, correspondant de L’Observateur Paalga, rappelle qu’en temps ordinaire le journaliste doit avoir une posture très regardante sur ce qu’il fait en matière de collecte, de traitement et de diffusion de l’information. Toutes les crises finissent toujours sur une table de négociation, a fait ressortir le journaliste de L’Observateur Paalga, raison pour laquelle, à son avis, le journaliste dans le respect de l’éthique doit s’imposer une auto censure afin de créer les conditions pour arriver à l’aplanissement de ladite crise.

L’objectif du journaliste étant la résolution des conflits et l’apaisement des crises, ses reportages ne doivent pas se limiter à une simple description de la réalité, mais parallèlement d’offrir des voies pour les solutionner. En offrant à ses récepteurs une information fiable, poussée, équilibrée et propice à la naissance d’un dialogue, le journaliste peut transformer son média en un formidable outil de prévention, voire de résolution des conflits.

Aziz KABORE (Correspondant)

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