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En marge du 6ème forum Africapacités tenu à Bobo-Dioulasso en fin juin sous l’impulsion de l’ONG Diakonia, un sondage présimètre présenté par le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) sur l’an III de la gouvernance Roch Kaboré relève que la majorité des Burkinabè (51,14 %) est satisfaite de l’action du Président du Faso.
De 5, 2 / 10 en juin 2017, la note de l’actuel locataire de Kosyam a plongé à 4, 79 /10 en décembre 2017 avant de rebondir à 5, 08 /10 en juin 2018 pour sa gestion globale du pays. Au moment où Roch Kaboré vient de boucler la moitié de son mandat à la magistrature suprême ; ce sondage confirme que les lignes ont bougé. ‘’La gratuité des soins, la réalisation d’infrastructures routières, éducatives et sanitaires et la liberté d’expression’’ sont les principales cartes qui ont redoré le blason du chef de l’Etat.
De nombreux burkinabè sont cependant déçus du rythme de développement et de l’état des services publics. Il y a un anachronisme au fait que le gouvernement et le parlement soient dans le ‘’ rouge’’ du sondage. Aussi alarmant, 47, 2% des burkinabè ne croient pas en la capacité du PNDES à mettre en œuvre le programme présidentiel. L’évolution du niveau de satisfaction sur la corruption, la crise syndicale et les délestages va descrescendo. Par contre, sur l’adoption de la nouvelle constitution 65,4% des sondés ont choisi la voie référendaire, contre 34,6% pour la voie parlementaire. Le sondage a aussi plébiscité le vote de la diaspora.
Au-delà des engagements du président Kaboré, et de la satisfaction des citoyens dans plusieurs domaines ; il serait intéressant de mesurer la côte de Zephirin Diabré, chef de file de l’opposition, bien installé au niveau national. Quelle est la note de Zéphirin pour son rôle joué en tant que opposant ? De connaitre l’opinion des burkinabè sur le procès du putsch, leur avis sur la réconciliation nationale, d’apprendre qui est la personnalité la plus populaire au Faso, de savoir l’opinion des burkinabè sur l’extradition de François Compaoré ; de la poursuite de Blaise Compaoré et des anciens barons de son régime ?
Ce sondage nous interpelle simplement à changer les modes et méthodes de gouvernance et à faire preuve d’intelligence collective. La situation économique et les plaintes sans cesse répétées des populations parlent plus que les sondages. Avait-on besoin d’un sondage pour savoir que dans ce pays, les gens ne croient pas aux partis politiques et suivent plus des hommes politiques que des programmes politiques ? Et même là, combien de personnes ont été séduites par un leader politique avant de se voir désabusées ? Quand notre engagement politique tient à des postes de ministre, de député de maire ou autres, ce n’est pas demain la veille de la déception !
Il faut prêter une oreille attentive aux cris de cœur de tous ceux qui trouvent à dire sur le pouvoir et capitaliser les critiques faites sur la gouvernance actuelle. Rattraper comme on le dit le temps perdu en seconde manche du mandat. Élu le 29 novembre 2015 avec 53,49% au premier tour, le président Kaboré aspire être porté en triomphe à la fin de son mandat en 2020. La loi lui donne le droit de briguer un second mandat et il l’a annoncé aux media locaux à l’occasion de son bilan de mi-mandat.
Ag Ibrahim