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Un pays sérieux ne confie jamais à un autre Etat sa télécommunication

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Nous sommes de plus en plus soucieux par le fait qu’au Burkina Faso, au Niger, au Mali, bref en « Afrique de l’Ouest française » en général, les gens, à commencer par nos gouvernants, ne sont toujours pas préparés pour vivre à l’ère de l’information, à l’ère de la société de la connaissance. Ils vivent encore verticalement et non horizontalement selon les vieux modèles mentaux de l’ère industrielle voire de l’ère agraire dépassée. Un décalage qui montre à quel point il est difficile de changer, de se mettre à jour, de se remettre en question pour accueillir les nouveaux cheminements de la « révolution numérique ».
On s’arque-boute en effet encore à nos jours sur notre vision du monde d’hier qui est pourtant remise en cause par les changements très profonds de l’environnement communicationnel, politique, économique actuel et surtout de l’évolution rapide des outils de la technologie de l’information.

 

 

Il est vrai que depuis l’avènement de l’internet, l’Etat a perdu son monopole sur l’information au profit des populations mais d’une manière qui n’entraîne toujours pas le déploiement massif et accéléré du très haut débit par la fibre optique acheminée de la grande ville jusqu’aux villages les plus reculés. C’est comme si on ne voulait pas prendre la responsabilité que la population s’éveille d’une longue nuit de ténèbres, d’obscurantisme, d’ignorantisme en accédant à la puissance qu’offre Internet, qui figure désormais au cœur des stratégies politico-économique et sociale capables de conduire le pays vers son destin de grandeur et vers l’épanouissement de chaque citoyen ne serait-ce que pour communiquer normalement sur Skype avec sa famille ou avec ses collaborateurs ou clients de l’autre côté du continent.

Sinon comment comprendre les sempiternelles défaillances du réseau, l’absence de modernisation du câblage existant vétuste qui rend non éligible ADSL plusieurs logements au cœur de la capitale économique où siègent nombre d’institutions et la majorité de la population ? Comment comprendre les pertes de temps devant le débit internet burkinabè tellement bridé, tellement lent et qui met un frein à tellement d’initiatives, tellement d’actions, tellement de projets individuels ou collectifs dans un monde de vitesse où le temps est précieux et a un prix exorbitant.

Les gens n’ont plus de patience. Nous vivons dans un monde de vitesse et d’instantanéité. Tout va plus vite. Nous avons aujourd’hui à portée de mains les moyens technologiques et tous les autres usages connexes qui sont à notre portée et il est impératif de se mettre à jour par exemple dans la manière de s’informer efficacement et d’informer aussi afin de permettre aux citoyens de s’émanciper et d’accéder parfois à de hautes opportunités de gros profits inespérés gagnés légalement par leur travail en réseau.

Je crois il s’agit du déclin de la nation ou de la survie de nos pays de faire ou de ne pas faire le virage numérique dans nos pratiques les plus courantes et cette transformation consiste à mon sens à changer de modèle mental individuel et/ou collectif selon l’ère de la société de la connaissance pour libérer certains comportements nouveaux. En effet, sans faire face à cette réalité de notre ère qui nous échappe, sans ce changement de paradigme, sans cette éducation numérique, nous risquons de nous retrouver avec une bombe socio-politico-économique et culturel entre les mains d’ici les années à venir.

En effet, le pays possède malgré tout bon nombre de compétences nationales et expatriées patriotes utilisables qui pourraient être associées par l’Etat dans ses rapports avec les autres Etats et dans ses contrats avec les multinationales. Mais que dire de plus après que notre souveraineté soit mise en jeu à travers des investissements étrangers dans des secteurs stratégiques comme la télécommunication ou le e-passeport visant à mettre nos données à disposition de techniciens et d’ingénieurs étrangers aux grands comptes des multinationales ou des Etats disons impérialistes.

 

Je ne peux m’empêcher de songer à eux à chaque fois que notre sécurité nationale monte d’un cran étant donné qu’avec l’écoute téléphonique et par l’analyse de data scientist des données des serveurs, ils ont toutes les informations sur qui ils veulent. Beaucoup d’entre nous croient dur comme fer que tout est rose alors qu’au fond c’est l’obscurité totale à propos des installations et équipements en rapport avec les offres de services Internet et téléphoniques exécrables.

Ben-Marc Diendéré, un brillant fils du Burkina Faso résidant au Canada, actuel directeur principal communications et affaires publiques de La Coop. Fédérée nous lance une alerte : « L’Afrique a perdu la bataille de son sous-sol, de son sol et de ses airs. La dernière bataille qu’elle doit livrer, celle du contrôle des fréquences de son spectre à l’heure du numérique, est vitale.

La promesse de la nouvelle ère digitale n’aura pas lieu si les pays africains ne satisfont pas à la première condition de l’économie numérique qui est de reprendre le contrôle des fréquences de spectre du continent. Cette condition en est une qui va de soi. Elle devient impérative et doit être sans appel ». La suite de son texte à lire ici : https://bit.ly/2StJFDc

 

Dian Diallo

Dian DIALLO

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  • Article digne de lecture et d'analyse pour davantage mener la reflexion plus profondement. Car nous tenons une patate chaude entre les mains. Mais on Nous egaie, nous chatouille de sorte à ce qu'on oublie la douleur. Jusqua ce quon se rende compte un jour que nos mains sont en putrefaction et va falloir les emputer...
    Merci Dian Diallo pour ta clairvoyance. Jai lu aussi larticle de Diendere. Cest très profond.
    Je me rapelle encore des mots qu'un formateur Burkinabè me disait lors de ma formation en leaders de la gouvernance internet..." Nous avons herité d'un system colonial mais la prochaine colonisation se fait par internet alors allons nous aussi conquerir le monde et ne soyons pas une fois de plus colonisés"

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