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Le procès du putsch manqué qui avait fait 14 morts et 270 blessés au Burkina s’était ouvert il y a 19 mois. L’enthousiasme du début s’est émoussé au fil du temps. Le public a déserté la salle d’audience du tribunal militaire délocalisé à Ouaga 2000. Le procès touche enfin à sa fin, avec d’ultimes plaidoiries de la défense, dernière étape avant la délibération et le verdict.
L’audience entrant dans le cadre de ce procès, avait été par moment suspendue, boycottée, ajournée mais les robes noires de la défense ont entamé leurs plaidoiries à la reprise de l’audience, le jeudi 27 juin dernier. Les plaidoiries de la défense, sont une phase fascinante et chargée d’émotionnel au cours de laquelle, la défense conjure le tribunal, l’auditoire et l’opinion de la croire. Les avocats continuent de se succéder à la barre pour réaffirmer l’innocence de leurs clients. Tout au long de cette harassante série de plaidoiries, les conseils des accusés ont contesté avec ironie la culpabilité de leurs clients devant le tribunal. Les avocats des 84 accusés ont multiplié les remarques désobligeantes, les formules-chocs et se sont indignés devant ce qu’ils considèrent comme des irrégularités dans la procédure et l’absence d’éléments matériels. La défense a au passage présenté des excuses aux victimes. Certains prévenus qui risquent la prison à vie ont même été exhibés par leur défense comme des héros qui ont sauvé le pays de la dérive. La défense in fine, sollicite l’acquittement de ses clients pour les faits d’attentat à la sûreté de l’État.
Un des grands principes de notre droit veut que le doute profite à l’accusé.
En parallèle à ce procès le tribunal de l’opinion a déjà stigmatisé certains accusés dans la position de coupables, foulant au pied, le respect de la présomption d’innocence.
Une fois les plaidoiries achevées, les juges doivent se retirer pour réfléchir au verdict, qui on l’espère tombera dans quelques semaines. Que le malheur du peuple burkinabè soit réparé par une justice équitable et impartiale.
Ag Ibrahim MOHAMED