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Un vent de justice souffle sur le Faso

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‘’Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés’’, nous enseigne l’évangile dans Matthieu 5.6. La justice est tout aussi essentielle à notre jeune démocratie que l’épanouissement socioéconomique des citoyens. Le procès du putsch manqué de septembre 2015 qui avait fait 14 morts et 270 blessés, se poursuit contre vents et marées. Il est long déjà… on le savait qu’il sera parsemé d’embûches, au regard des 84 accusés, de nombreux témoins, du volumineux dossier de 15.000 pages, des renvois successifs, des turpitudes de hauts responsables de l’armée, des frères d’armes en larmes, des ennemis qui ont lâché leurs chiens sur le Burkina, des avocats qui dénoncent l’inertie de la justice par le blocage du procès, de la vie au Faso qui est loin d’un long fleuve tranquille. Mais, le feuilleton est presque fini.  

Ouvert le 27 février 2018, ce n’est que le 10 avril 2019 que les dépositions des parties civiles ont été épuisées au Tribunal militaire. Suspendue depuis avril, l’audience consacrée aux plaidoiries, a repris le 11 juin dernier avec les plaidoiries de la partie civile. Elles ont été suivies par le réquisitoire du parquet militaire après 16 mois de procès. Le parquet a requis des peines allant de 15 mois avec sursis à la prison à vie à l’encontre des deux généraux poursuivis. Des peines allant de 5 à 25 ans de prison ferme ont été requises contre plusieurs autres accusés. Les plaidoiries des avocats de la défense ont été différées au 27 juin prochain.

Dans la même veine de juin, la Cour de cassation a validé en France, l’extradition de François Compaoré vers le Burkina Faso, même si cette décision nécessite encore un décret du gouvernement français pour être effective. Le frère cadet de l’ex président burkinabè est vivement attendu dans son pays où l’emblématique dossier Norbert Zongo, classé en 2003 après un « non-lieu » a été rouvert.

L’étape finale du procès du putsch manqué est choisie par le président déchu, Blaise Compaoré pour tendre la main et proposer ses bons offices dans la lutte contre le terrorisme. L’ex-Premier ministre burkinabè Yacouba Isaac Zida, en exil au Canada depuis 2016, est lui aussi sorti du bois, pour fustiger la gouvernance du président Roch Kaboré et se rappeler au bon souvenir de ses compatriotes. Un avant-goût de la réconciliation !

Ag Ibrahim Mohamed

Bernard HIEN

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