La chambre des mines et ses collaborateurs notamment le ministère en charge des mines et le laboratoire citoyenneté tiennent du lundi 10 au mardi 11 mai 2021 à Ouagadougou un atelier d’échanges sur le Fonds minier de développement local (FDML). L’objectif de cet atelier est d’échanger sur le bilan de la mise en œuvre du fonds et de proposer des pistes de solutions en vue de relever les défis rencontrés par les acteurs.
Selon les statistiques, le Burkina Faso comptait en 2020 dix-sept mines dont seize mines d’or et une mine de zinc. Au niveau local, environ une cinquantaine de collectivités territoriales sont impactées d’une manière ou d’une autre par les activités minières. Afin d’accroître la contribution des mines au développement local la loi n°036-2015/CNT du 26 juin 2015 portant code minier du Burkina Faso a créé en son article 25 le Fond minier de développement local (FDML). Ce fonds a pour objectif de promouvoir le développement des collectivités territoriales directement impactées par l’exploitation minière ainsi que toutes les autres localités du pays par le financement des activités inscrites dans les plans communaux de développement (PCD) et les plans régionaux de développement (PRD). Pour le président de la Chambre des mines (CMB)Tidiane Barry, depuis l’opérationnalisation du Fonds en 2019, ce sont plus de 70 milliards de francs CFA qui ont été collectés et repartis entre les communes et les régions du Burkina Faso. Par ailleurs , il a indiqué que l’essentiel de ses contributions provient des titulaires de permis d’exploitation de mines, membre de la Chambre des mines du Burkina (CMB) et l’autre partie de la contribution de l’État. C’est pour trouver des solutions afin que Le fonds minier de développement local soit bénéfique aux populations des localités concernées que se tient le présent atelier.
La rencontre regroupe des maires des communes minières, des hauts commissaires, des présidents des Conseils régionaux des zones abritant des sites miniers, des représentants des sociétés minières, des représentants de l’administration publique et des organisations de la société civile. Plusieurs communications vont tenir en haleine ces participants. Parmi ces communications l’on peut relever celles relatives au rôle et à la responsabilité des membres de ces comités communaux de suivi de l’utilisation du Fonds Minier de Développement Local. Le ministre des mines et des carrières , Bachir Ismaël Ouédraogo, a laissé entendre que l’initiative de la Chambre des mines du Burkina, de réunir autour d’une même table l’ensemble des acteurs pour échanger sur comment utiliser ces ressources pour améliorer le quotidien des communautés impactées par l’exploitation minière mérite d’être saluée. « Je vous exhorte à des échanges francs et directs afin de trouver des débuts de réponse à cette question et de nous revenir avec des recommandations pertinentes dans le sens d’améliorer l’utilisation du FMDL » a-t’il souhaité.
Où va l’argent de l’or ?
Au cours des échanges, les initiateurs de l’atelier entendent insuffler plus de transparence dans la gestion du fonds. Car depuis quelques années, à écouter le président du Laboratoire citoyenneté Raogo Antoine Sawadogo, une question revient dans l’espace public : » où va l’argent de l’or ? » Cette question traduit un besoin de l’opinion de mieux percevoir les retombées de l’exploitation minière à leur niveau. Alors en créant le FMDL, l’État entend donner les moyens aux collectivités territoriales d’améliorer de manière considérable et durable les conditions de vie des burkinabè et particulièrement les communautés impactées ou non par les activités minières à partir des revenus, et cela de façon plus ou moins homogène sur l’ensemble du territoire. Le laboratoire citoyenneté est un acteur non étatique qui accompagne les collectivités territoriales dans le renforcement de leur gouvernance.
Les conclusions des travaux sont prévues pour le mardi 11 mai 2021.
Mireille Bailly