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Willy Bassirou est un jeune passionné du sport, dont son plus grand rêve était de se voir compter parmi les meilleurs joueurs du football. Une ambition qui le conduira à s’initier dans plusieurs clubs à Ouagadougou, Dédougou et à Ouahigouya. Cependant, confronté à de nombreux obstacles qui retardent la réalisation de son rêve, Willy Bassirou a été contraint de se retrouver accidentellement dans la cordonnerie. Dans son nouveau domaine, Bassirou a décidé de valoriser le pagne traditionnel dénommé « lwili péendé » (foulard des oiseaux). Ainsi, tous ses objets sont confectionnés à base de ce pagne traditionnel. Dans cette interview accordée à FasoPiC, Bassirou nous parle de son aventure du football à la cordonnerie.
FasoPiC : pourquoi avez-vous choisi de travailler avec le pagne traditionnel ?
FasoPiC : quels sont les différents types d’objets que vous confectionner avec ce pagne ?
Willy Bassirou : Il faut dire qu’avec le pagne luili péendé, je réalise de nombreux objets. Je peux citer entre autres : des chaussures pour enfants et adultes ; des casquettes ; des porte-clés ; des trousseaux, et des sacs à main.
FasoPiC : comment avez-vous appris ce métier ?
Willy Bassirou : En toute sincérité je n’ai pas appris le métier avec quelqu’un. Je n’avais jamais rêvé même faire ce métier. Avant comme je jouais beaucoup au ballon je vendais des habits lorsque je n’avais pas d’entrainement à faire. A l’époque également j’avais un ami qui confectionnait des chaussures à base des laines avec les couleurs différentes. Un jour je suis allé dans son atelier observer sa méthode de travail. C’est dans ça que j’ai appris le travail. En 2013, je suis allé à Ouahigouya dans un club pour jouer au ballon. Mais à un moment donné je n’avais plus d’argent. Je me suis dit qu’il faut que je crée quelque chose pour subvenir à mes besoins. C’est dans ça que l’imagination est née et je me suis rappeler de ce que j’avais observé chez mon ami cordonnier. J’ai appelé à Ouagadougou, les parents m’ont envoyé de l’argent et c’est à partir de cet instant que j’ai acheté le matériel pour commencer ce travail. Je confectionnais les chaussures les nuits, puisqu’on s’entrainait les matins et les soirs.
FasoPiC : est-ce à dire que votre rêve de devenir grand joueur s’est brisé ?
Willy Bassirou : Non, j’ai toujours espoir et je crois toujours en ce que je fais. Je n’ai pas abandonné mon rêve de football, car je continue mes entrainements. J’ai débuté la cordonnerie lorsque j’étais dans un club, et je mettais toujours l’accent sur le football. Cependant comme avec le temps le foot ne prospère pas j’ai décidé de mettre du sérieux dans ce travail depuis 2015.
FasoPiC : comment vous écoulez-vous vos produits ?
Willy Bassirou : au début je me promenais de maquis en maquis pour vendre. Maintenant come j’ai eu endroit fixe ici à Gounghin, les clients viennent acheter et je reçois aussi des commandes. Je participe aussi aux différentes foires d’expositions. Je ne regrette pas du tout.
FasoPiC : à combien varient les prix des différents objets ?
Willy Bassirou : les prix des chaussures pour enfants varient entre 1500 FCFA à 2500 FCFA. Pour les adultes les prix vont de 2000 FCFA à 6000 FCFA. Concernant les sacs à main les prix varient entre 4000 FCFA à 5000 FCFA.
FasoPiC : rencontrez –vous des difficultés rencontrées ?
Willy Bassirou : les difficultés ne manquent jamais dans tout métier. Au départ quand les parents ont su que je mettais lancé dans ce domaine, ils se sont opposés catégoriquement. Selon eux c’est un travail sans avenir. Mais avec le temps, j’ai fini par les convaincre. Je crois toujours en ce que je fais. Autre problème c’est que je n’avais pas les moyens au moment où je commençais malgré mes multiples idées. Actuellement il me manque des machines pour faciliter mon travail et accroitre ma production. Mais ce sont des machines qui coutent très chères. En plus comme c’est au bord de la voie publique souvent les policiers viennent dire que nous sommes en infraction et ils ramassent nos matériels. Il faut à chaque fois aller négocier et donner de l’argent.
Interview réalisée par MICHEL CABORE
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