Valorisation du Riz « made in Burkina » : une équipe de l’INERA dans la Valée du Sourou

L’Institut de l’Environnement et de Recherche Agricole (INERA) a organisé une visite commentée suivie d’une dégustation de nouvelles variétés de riz, le vendredi 16 novembre 2018 au Sourou, dans la plaine rizicole de Niassan.

Dans le cadre du Consortium Riz regroupant  l’Institut de l’Environnement et de Recherche Agricole (INERA), le Groupe de Recherche et d’Actions pour le Développement (GRAD), le bureau d’étude Sicarex, et l’Union Nationale des Producteurs de Riz du Burkina (UNPR-B), soutenu par Growing Africa’s Agriculture (AGRA), le Dr. Valentin Edgar Traoré,  Généticien en amélioration des plantes a présenté à une forte délégation de Semenciers, Producteurs, Transformateurs et Agro dealers les variétés à haute valeur commerciale et ses nouvelles variétés KBR (Kamboinsin riz). En rappel le riz est l’une des principales cultures de base au Burkina Faso et la satisfaction de la demande nationale dépend fortement des importations. C’est dans ce sens que les actions du Consortium sont orientées vers l’amélioration de la productivité pour réduire la fracture.

« Rassembler les différents maillons de la chaine de valeur autour d’un champ modèle à Niassan dans le Sourou, observer les performances en champ de nouvelles variétés de riz(KBR), développées par l’INERA, procéder à la dégustation de nouvelles variétés de riz », tels étaient les objectifs de la visite de terrain effectuée par l’Institut de l’Environnement et de la Recherche Agricole (INERA) dans la vallée du Sourou.

A l’occasion de cette visite, les participants et les membres du Consortium ont sillonné le champ d’un producteur modèle qui a expérimenté plusieurs variétés de riz à haute valeur commerciale, y compris des variétés nouvelles de riz mises au point par le Centre de Recherches et de Formations de Kamboinsin (INERA/ CREAF-K).

En effet, ces nouvelles variétés de riz développées par l’INERA ont été soumises à différents tests dans plusieurs localités en collaboration avec plusieurs producteurs de la zone. Pour la visite,  un zoom a été fait sur le champ d’Issaka Ouédraogo, un producteur modèle qui a expérimente ces variétés dans sa parcelle. « La variété KBR (Kamboinsin riz)que j’expérimente dans mon champ est une variété très bénéfique parce qu’elle donne des graines blanches à l’égrainage à plus 60%. En plus de cela, c’est une variété très productive car elle peut rapporter jusqu’à 45 sacs de 100 Kg sur une superficie ½ hectare (plus de 7 tonnes à l’hectare). C’est surtout ces critères qui m’ont motivé à choisir cette variété KBR parmi les sept (07) qui m’avaient été proposées au départ » a-t-il témoigné.

Chercheurs, Semenciers, Producteurs, Transformateurs échangent à bâton rompu

Les parcelles d’Issaka Ouédraogo ont émerveillées plus d’un. Bon nombre des producteurs venus de la zone du Sourou, de la Valée du Kou, de Solenzo, de Kargiguela, de Lanfièra, de Douna… pour constater les performances en champ de ces variétés se disent prêts pour expérimenter à leur tour, ces variétés dont Issaka Ouédraogo et d’autres producteurs font tant l’éloge. Au cours des échanges, les difficultés auxquelles font face les producteurs ont été passées à la loupe.  Ainsi, les producteurs de riz ont exprimé le besoin de disposer d’équipements (batteuse, égraineuse, vanneuse, filet de protection contre les oiseaux) et souhaité le renforcement de la mécanisation en riziculture. Leurs doléances ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd. Monsieur Gislain Sié Ouattara de GRAD Consulting group a rassuré les producteurs de leur accompagnement et les a surtout motivé à s’organiser sous forme de groupement pour mieux bénéficier de l’appui.

Dégustation des variétés de riz

Après la visite dans les champs, s’en est suivie une séance de dégustation de six des nouvelles variétés de riz en comparaison de la TS2 qui est une variété ancienne déjà adoptée par les producteurs. L’objectif de cette dégustation était de permettre aux participants de choisir les variétés qu’ils préfèrent pour ainsi savoir quelle variété convaincra le plus les consommateurs avant sa vulgarisation. Car selon le Dr Edgar Traoré « en plus de travailler pour atteindre l’autosuffisance alimentaire, il faut aussi mettre sur la place du marché des variétés de riz à haute valeur commerciale, ce qui réduira la facture d’importation de riz du pays à travers l’accroissement de la production nationale de riz de qualité». Après dégustation, c’est le riz aromatisé (KBR91) qui a su convaincre la papille gustative de bon nombre de dégustateurs.

Soutenir, encadrer les producteurs pour plus de résultats

GRAD consulting a profité de l’occasion pour présenter aux producteurs sa batteuse multifonctionnelle.

Flore Kini