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A première vue, on se croirait au port autonome de Lomé. Et pourtant nous sommes à Ouagadougou où des parcs automobiles sont légion. Le commerce des voitures est une activité dont le chiffre d’affaire est estimé à des milliards de FCFA selon une estimation d’un commerçant.
La plupart des fournisseurs de véhicules d’occasion à Ouagadougou se les procurent par le Port autonome de Lomé, au Togo. Pour ces revendeurs de « France au revoir», Le Port autonome de Lomé (PAL) est la principale porte d’entrée de véhicules d’occasion à destination de pays comme le Burkina Faso.
Toyota, Mazda, Mercedes, ils sont des milliers de commerçants burkinabè qui partent à Lomé pour payer toutes ces marques de voitures. Après de petites réparations, ces voitures sont convoyées pour être vendues à Ouagadougou. Les prix ne sont pas les mêmes sur le marché. D’autres partent acheter des voitures accidentées qu’ils réparent et revendent moins cher y compris le dédouanement ainsi que la plaque d’immatriculation. En ce qui concerne les prix des voitures, ils sont fonction de l’âge et de l’état du véhicule. C’est dire qu’une voiture peut être vendue en fonction du bon vouloir du client. « On ne peut pas vendre une voiture au prix de Lomé à Ouagadougou. En termes de bénéfices, il faut ajouter quelque chose » a expliqué Compaoré Éric un commerçant de voitures.
A côté, il y a ceux qui sont chargés de faire les démarches pour le dédouanement, l’assurance où les plaques d’immatriculation au cas où le client le désire. Malgré ces explications, ces commerçants n’ont pas voulu donner le prix exact d’une voiture à Ouagadougou. Certains clients exigent que la voiture soit vendue tout taxes comprises notamment le dédouanement, l’assurance et l’immatriculation.
Du fait de la demande sans cesse croissante, le commerce est rentable et florissant et les chiffres d’affaires s’estiment en milliards de francs.
Malgré les forces sommes que le commerce de voiture génère, ces commerçants disent être victime d’une concurrence déloyale des particuliers. Avant ils avaient le monopole de ce commerce. Actuellement il y a des particuliers -surtout en cette période de vacances- qui partent à Lomé accompagnés de mécaniciens pour se les procurer. D’autres par contre vont se renseigner du prix des voitures auprès de ces commerçants et passent la commande directement de l’Europe . Cette situation fait que les affaires ne marchent plus pour ces commerçants de voitures.
« Avant ce n’était pas une question de moyens, tant que les affaires marchent , les gens viennent acheter les voitures , actuellement ce n’est plus le cas. Cela fait pratiquement six (06) mois que je n’ai pas vendu de voiture » a déploré Éric Compaoré. A ces difficultés s’ajoute l’entretien des véhicules au parc qui est très délicat. Les vendeurs doivent non seulement payer de l’eau chaque jour pour laver les voitures afin d’attirer la clientèle mais aussi les frais de gardiennage , le parking le carburant et les pneus qui coûtent excessivement cher. Aussi les difficultés sur la route, les rackets des policiers, le prix de l’hôte sont autant de difficultés qui freinent ce commerce . Rabo Mohamad est dans ce commerce depuis 20 ans et a a une parfaite maitrise de toutes les marques de voiture. Il déplore néanmoins que malgré tous leurs efforts, c’est plutôt la douane qui gagne plus car pour un bénéfice de un million , la douane peut prendre jusqu’à 800 000 FCFA .
Fiakofi Kossi (Stagiaire)