Violence en milieu scolaire : « Nous essayons d’éduquer les enfants comme il faut, mais ils font la sourde oreille » Ignace Zoma, membre de la coordination régionale des APE du Centre-Ouest.

La Fédération Burkinabè des Associations, Centres et Clubs UNESCO (FBACU) a organisé un panel sur le rôle et la responsabilité des parents d’élèves dans la prévention et la gestion des conflits en milieu scolaire. Un panel qui a été couplé avec une rencontre de plaidoyer sur la mise en place des cellules de jeunes médiateurs et la vulgarisation des textes règlementaires des établissements scolaires. Cette double activité intervenue le Samedi 8 Décembre 2018 à Koudougou, a réuni entre autres des représentants des associations des parents d’élèves, des chefs d’établissement, des élèves et des acteurs de la vie scolaire.

Lancées le 16 Novembre 2018 à Koudougou, les activités du « projet d’éducation à la paix et de prévention de la violence en milieu scolaire dans cinq (5) établissements d’enseignement de la province du Boulkiemdé », vont bon train. Ce projet porté par la Fédération Burkinabè des Associations, Centres et Clubs UNESCO (FBACU) a été retenu à l’issue d’un appel à projet et financé par le Ministère de la Justice, des Droits Humains et de la Promotion Civique (MJDHPC). « Une fois lors d’un mouvement d’humeur des élèves, l’on nous a sollicités d’aller intervenir car les scolaires avaient séquestré le haut-commissaire de la province. Face à ce grand nombre d’élèves, nous n’étions que deux parents d’élèves. Donc craignant à notre tour d’être violentés, nous avons jugé bon de ne pas y aller parce qu’on n’allait pas être épargné » témoigne Ignace Zoma . Avant regretter que : « Nous essayons de les éduquer comme il faut mais ils font la sourde oreille ».

Situer le rôle et la place des parents d’élèves dans la prévention de la violence en milieu scolaire

Se sentant donc interpelée par les actes d’incivisme constatés de part et d’autre, la FBACU a jugé nécessaire d’impliquer les parents d’élèves dans cette lutte. Pour le vice-président de la FBACU, Saidou Koanda et par ailleurs coordonnateur du projet, ce panel se tient pour sensibiliser les associations des parents d’élèves sur leur rôle et leur responsabilité face aux multiples crises que le monde de l’éducation connait. Au nombre de soixante-quinze (75), les participants à cette rencontre sont des représentants des associations des parents d’élèves (APE), des chefs d’établissement, des élèves et des acteurs de la vie scolaire.

Trois communications ont été développées ; il s’agira de l’historique de la violence en milieu scolaire dans la région du Centre-Ouest, du rôle des APE/AME dans la prévention de la violence en milieu scolaire et de la responsabilité juridique des parents dans la violence scolaire. Mr Koanda dit attendre une forte participation des parents d’élèves pour qu’ensemble ils relèvent les difficultés auxquelles ils font face dans la gestion des conflits : « Nous attendons aussi qu’ils puissent dégager les actions qu’ils posent au quotidien, pour qu’enfin nous puissions convenir d’une feuille de route qui va nous permettre de poser des actes concrets au niveau des lycées et collèges de la ville de Koudougou pour prévenir les conflits en milieu scolaire. »

Un plaidoyer sur la mise en place des cellules de jeunes médiateurs dans les lycées

Profitant de ce panel ainsi que de la présence des acteurs de l’éducation et des chefs d’établissements en particulier, la FBACU a prévu de tenir une rencontre de plaidoyer sur la mise en place des cellules de jeunes médiateurs et la vulgarisation des textes règlementaires des établissements scolaires. En effet, face au phénomène de l’incivisme en milieu scolaire qui sévit, le WANEP Burkina Faso dont la FBACU est membre, a lancé depuis 3 ans un programme d’éducation à la paix dans la région du centre. Ce programme a abouti à la mise en place d’un mécanisme de médiation par les pairs à travers l’installation des cellules de jeunes médiateurs dans les lycées cibles du projet. C’est donc au regard des succès engrangés par le programme « peace education » du WANEP, que la FBACU dans le cadre du présent projet a souhaité faire la mise en place de ces cellules dans les cinq (5) lycées concernés par ce projet, a laissé entendre le vice-président de la FBACU. Une rencontre de plaidoyer qui permettra, selon Saidou Koanda, de présenter le programme « peace education » du WANEP Burkina et de sensibiliser les chefs d’établissements sur les avantages des cellules de jeunes médiateurs. ‘’Cette rencontre de plaidoyer va nous permettre de nous inspirer d’une expérience qui est en cours à Ouagadougou et qui marche. Raison pour laquelle nous avons fait venir un chef d’établissement qui bénéficie de ce programme et qui va nous partager son expérience’’ a laissé entendre Mr Koanda.

Les activités du projet vont bon train et des défis restent à relever

En termes de bilan du « projet d’éducation à la paix et de prévention de la violence en milieu scolaire », son coordonnateur a estimé qu’il s’exécute bien dans les établissements ciblés. Pour ce qui est de sa mise en œuvre, il a laissé entendre qu’il a été organisé un séminaire de formation sur la communication non-violente et la prévention des conflits en milieu scolaire.Un séminaire à l’issue duquel, un programme d’installation de tableaux d’affichages des textes règlementaires a été lancé au niveau des cinq établissements concernés par le projet. Du reste, il a souhaité l’augmentation du nombre d’établissements bénéficiaires de ces sessions de formation ainsi que l’accompagnement de ces établissements dans la vulgarisation des textes règlementaires notamment les articles qui sont couramment violés par les élèves.

Aziz KABORE (Correspondant)