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Le Maroc est sous le choc après les révélations de Khadija Okkarou, 17 ans, qui affirme avoir été séquestrée durant plusieurs semaines dans la région de Fqih Ben Saleh, dans le centre du pays. Elle raconte avoir été violée et torturée, notamment tatouée de force, par au moins trois jeunes hommes.
C’est à travers une vidéo mise en ligne le 21 août, dans laquelle la jeune fille montre les stigmates de son calvaire, que le royaume a découvert le sort de Khadija. Très vite, des internautes se sont organisés pour apporter une aide financière et un soutien psychologique et juridique à la victime et sa famille. Le drame Khadija a d’autant plus choqué, qu’il survient un an exactement après la diffusion d’une vidéo d’agression sexuelle d’une autre jeune femme par quatre jeunes hommes dans un bus à Casablanca.
Khadija Ryadi, militante de gauche et ancienne président de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), revient pour Jeune Afrique sur ce que ce drame dit de la question des violences faites aux femmes au Maroc.
Jeune Afrique : Le drame de la jeune Khadija intervient quelques mois après l’adoption par le Maroc d’un texte de loi visant à combattre les violences faites aux femmes. Que pensez-vous de ce texte ?
Khadija Ryadi : Précisons d’abord que si ceux qui agressent des femmes sont sûrs de leur impunité, c’est aussi du fait du retard accusé dans l’adoption d’une loi protégeant les victimes. La classe politique marocaine est trop lente. La nouvelle loi, adoptée début 2018, ne rentrera d’ailleurs en vigueur qu’en septembre…
On parlait déjà de changer la loi du temps de la ministre Nezha Skalli (ministre du Développement social et de la Famille, 2007-2012). À cette époque, l’AMDH a été entendue pour donner son point de vue sur les violences faites aux femmes. Mais après l’arrivée de Bassima Hakkaoui au ministère, en 2012, nous n’avons plus été contactés.