Pour ces législatives 2020, ce sont 126 partis politiques, formations politiques et des regroupements d’indépendants qui étaient en lice pour la conquête des 127 députés à l’Assemblée nationale. Au terme du processus, 15 partis politiques se sont partagé les sièges parmi lesquels, 4 partis ont obtenu plus d’une dizaine d’élus : MPP 56, CDP 20, NTD 13 et UPC 12.
En 2015, l’Union pour le progrès et le changement (UPC), principal parti politique d’opposition avait en son compte, 33 députés à l’Assemblée nationale. Ce grand parti responsable et républicain a laissé des plumes dans le vote de 2020. Un double scrutin présidentiel et législatif qui risque de modifier considérablement le paysage politique ainsi que l’avenir de l’UPC, parti menacé de plonger dans une spirale infernale. Dès 2016, la saignée des membres influents du parti commença…L’UPC a ensuite fait les frais de ses frondeurs et sur les 13 seuls 3 sont revenus députés sous la bannière du Mouvement pour le Burkina du futur (MBF) : le banquier Herve Konaté dans le Kénédougou, Dissan Boureima Gnoumou, le truculent maire de la commune minière de Houndé et pour la Kossi, Daouda Simboro, Directeur général de la Banque agricole du Faso.
Trois autres députés frondeurs se sont présentés mais sans succès sous d’autres couleurs : Kassoum Traoré a choisi le parti de gauche, Organisation des Peuples Africains – Burkina Faso de OPA-BF dans les Balé, Parimani Sabdano dans la Kompienga a manqué son pari d’Indépendant et Kodjo Jacques Palenfo est tombé dans le Poni avec le Rassemblement pour le Burkina (RPB) de son mentor Armand Ouali. Au lendemain des primaires du parti, des figures emblématiques comme le Poé Naaba ou Nathanaël Ouédraogo, ancien directeur de campagne de Zeph ont quitté le navire UPC.
Trois députés UPC de la mandature finissante ont pu renouveler leur bail : Issouf Kabré qui avait remplacé la défunte Rose Marie Compaoré/ Konditamdé dans le Zoundwéogo, l’intraitable Mathias Ouédraogo dans le Sanmatenga et le chef coutumier et entrepreneur en hydraulique, l’honorable Zinakou Alfred Zanzé dans le Boulgou. Les députés sortants reprennent demain 15 décembre le chemin de l’hémicycle pour la dernière semaine de la deuxième session ordinaire de l’année. Une occasion en or pour valider les mandats de nouveaux députés qui héritent des places des députés UPC qui se sont officiellement alignés aux législatives du 22 novembre sous un autre sigle, ce qui confirme leur démission de fait de l’UPC.
Virulent opposant, Zéph a travaillé (en 1994, ministre en charge de l’économie et des finances) côtés de Roch lorsque celui-ci était Premier ministre. Les deux hommes se connaissent bien et s’apprécient mutuellement. Aujourd’hui, Zéph subi des pressions dans son parti. Si le président Kaboré décide d’ouvrir le gouvernement à l’opposition, des cadres de l’UPC ne seront pas réticents à servir leur pays. L’UPC est à la croisée des chemins. Zéph ne semble plus avoir le cœur à continuer à pilonner le pourvoir aux côtés de son cadet Eddie Komboigo du CDP, nouveau Chef de file de l’opposition. La future stratégie du parti UPC est toujours en débat dans les hauts cercles du parti. La péniche UPC n’a plus le droit de tomber en panne dans le tunnel-canal !
AG IBRAHIM MOHAMED