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Les Etats-Unis posent de nouvelles conditions avant toute levée des sanctions au Zimbabwe. De quoi perturber les plans du président Emmerson Mnangagwa.
Le changement de régime au Zimbabwe n’a pas conduit à la levée immédiate des sanctions que lui imposent depuis plus d’une décennie les Etats-Unis. Bien au contraire, avec l’avènement des premières élections post-Mugabe, de nouvelles conditions sont nées.
Contenues dans le nouveau décret promulgué par le président américain Donald Trump, ces conditions indiquent entre autres que les sanctions ne seront levées que si les résultats des élections sont acceptés de tous. Une clause difficile à honorer pour le président Emmerson Mnangagwa dont l‘élection est contestée par l’opposition. Cette dernière a du reste déposé un recours devant la Cour constitutionnelle ce vendredi, mettant en suspens la cérémonie d’investiture prévue dimanche par le gouvernement.
Au-delà des paroles, des actes
Par ailleurs, les Etats-Unis réclament la neutralité de l’armée et le respect par cette dernière “des libertés et droits fondamentaux de la population”. Pourtant, dans les jours qui ont suivi le scrutin au Zimbabwe, six partisans de l’opposition sont morts dans des affrontements avec l’armée, ce qui a amené certains à s’interroger sur sa neutralité.
Autre injonction faite à Harare, “la bonne gouvernance et le respect de l’opposition”. Là encore, les choses se compliquent. Washington s‘était notamment insurgé contre le traitement réservé aux partisans de l’opposition, notamment au cadre du MDC, Tendai Biti poursuivi en justice pour son rôle dans les violences postélectorales.
À son arrivée au pouvoir en novembre 2017 après la chute du président de longue date, Robert Mugabe, Emmerson Mnangagwa a pris l’engagement ferme de redresser l‘économie du pays et de respecter les libertés fondamentales. En ouvrant l’espace politique en amont des élections, notamment de la présidentielle à laquelle ont postulé 23 candidats, l’ancien vice-président espérait ainsi obtenir la confiance de la communauté internationale et des institutions financières.
Mais son timing n’est visiblement pas celui des Etats-Unis qui attendent un peu plus que des engagements. Des actes.